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Boris Gamaleya est un poète français né le 18 décembre 1930 à Saint-Louis de La Réunion .Victime de l'ordonnance prise par le Premier ministre Michel Debré en 1960, l'ordonnance Debré, il est contraint de migrer en France métropolitaine et devient enseignant en région parisienne. Il milite alors contre l'instigateur de la mesure devenu député de l'île et contre toutes ses créations suivantes, au premier rang desquelles le Bureau pour le développement des migrations dans les départements d'outre-mer, qui organise l'émigration des Domiens vers le continent à compter de 1963. De 1963 à 1980, 1 630 enfants ont été envoyés depuis La Réunion dans des départements de métropole en perte de vitesse démographique, cette affaire est connue sous le nom des enfants de la Creuse. Revenu à La Réunion un an avant la publication du Vali et après une grève de la faim, il y lance bientôt une revue engagée appelée Bardzour qui collecte les contes de tradition orale et publie des chroniques sur le créole réunionnais, entre autres choses.
1
Mondo Sono
Pour entendre l'auteur lire ce poème , cliquer sur http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/gamaleya_mondo-sono.html
*
exercice précis
perds-toi en Somnolence
L'aiguille force les ondes courtes jusque dans leurs petits serrés. Elle nasille, fait la grosse mouche énervée (ou la mozarelle râpée) s'emberlificote dans des bouchons de hoquets, tronçonne d'hétéroclites collisions, tombe sur l'Imaginary Landscape n° 4 pour douze postes de radio de John Cage, trébuche, déraille, se reprend . . . Enfin comme un ange qui aurait délaissé la voile du Trisagion pour le parapente, elle descend apaisée et s'arrête subjuguée. Du fond de quelque Circassie, une voix s'élève:
. . . proschaï . . . poïmi . . . prosti . . .
(adieux . . . comprends . . . pardonne . . . )
Bien sûr!
L'étoile de la Sourate peuple les pentes de coqs d'anthologie.
Ne pars pas et que l'œuvre dans son meilleur trait se renouvelle.
............
oi oi
fond halluciné d'un quartier chaud
un rire
et tout se brise
Stridence ondulante d'une vieille canalisation dans la salle de bains d'un lêve-tôt.
Au petit jour, la tondeuse du voisin . . .
Le ciel est clair et pourtant l'esprit glisse sur une pente savonneuse. Et l'aiguille n'a pas tout dit . . . fa sol la do ré fa . . . le papillon dansant redevient chenillette . . . tali-tata . . . au théâtre des étoiles chante encore Nusrat Fateh Ali Khan
____
2
Ombline, ou le volcan à l'envers
Pour entendre cet extrait dit par l'auteur, cliquer sur : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/gamaleya_ombline.html
*
Le récitant :
Enfin, il nous est donné de pouvoir être
tout cela. Une plaine de sable en surplomb
du Cratère. Le vent glacé. Ses voix de fond.
« Pahoé oé o Pahoé oé é ».
Le brouillard monte mystifier les remparts.
Je devine la lune comme un feu où nos souffles
se mélangent. Elle prépare dans son caldère
l'araignée d'or, la mère Kale du temps.
Mais n'allons pas trop vite, liberté,
il manque une lampe à ta fournaise...
Simangavole
Marron va cime vole – ne tirez pas sur la lune –
ne marchons pas trop vite...
Matouté
Une âme pulse à l'horizon – ma mémoire ouvre un
œil – est-ce une île ? une étoile ? Une pointe
d'oiseau...
Le Chœur
... La porte acérée de la nuit !
____
3
Fragment
*
émeutier ruisselant du rire des grenades
du long spasme feuillu des brises saccagées
les conques célèbrent l’adieu du flibustier
ton sang est un envol d’aubes et de jungades
il a éclos le ciel ancien qui te ressemble
annonce millénaire essaim des astéries
où fluent les grands singes de sable et les orphies
une île impure fume au seuil noir de mon temple
prince du matin clair filante javeline
que loue le bleu vali les vierges citronniers
et le spleen du dodo la gloire de l’aimée
car voici qu’ont brouillé les banyans leurs racines
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Note de Dominique Oriata Tron : Le présent blog est la continuation du blog Editions A l'écoute, arrivé à saturation vu qu'au delà de son remplissage actuel le site Blog4ever demande de payer, or je suis endetté à cause de problèmes administratifs artificiellement créés par des fonctionnaires pour qui mes choix de vie menaceraient la civilisation des blancs , ou leurs privilèges . Donc désormais j'archiverai sur arevareva.eklablog.com toutes sortes de textes que j'ai aimé lire , pour les relire, et je les effacerai sur simple demande de l'auteur. Pour des explications détaillées de ces problèmes voire des actions solidaires , consulter d'abord les Editions à l'écoute , hors commerce, telles qu'elles ont rayonné de novembre 2012 à janvier 013 http://oriata.blog4ever.com/blog/index-515069.html Pour mon blog central ART CATALYTIQUE, cliquer sur : http://tronoriatadominique.over-blog.com/ , et pour d'autres poèmes : http://tron.eklablog.com/
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http://trianarts.com/jacques-darras-nombrar-namur-3-de-arqueologia-del-agua/
Jacques Darras :
Baudelaire avait vu clair.
Poète c’est désormais moine ou soldat.
Lui choisit retraite au monastère de l’aphasie.
Trop baroque.
Trop jésuitement baroque à son goût sans doute encore pour lui-même.
Pas assez janséniste.
Trop Pascal défroqué.
Trop divisé entre les pôles opposés de sa double postulation.
Le 4 février 1866, à l’église Saint-Loup à Namur, tournant la tête
vers l’étrange plafond sculpté en caissons vermiformes,
Hémiplégie, le pulmonaire explose à la tête.
Hémiplégie et aphasie.
S’effondre Baudelaire et son poème.
S’effondre avec lui la charpente.
La clé de notre poésie.
L’ogivale colonne lui retombe aux vertèbres.
Tassement.
Écrasement.
L’accident de travail n’est remarqué, n’est déclaré par personne.
« Aujourd’hui j’ai senti un singulier avertissement,
J’ai senti passer sur moi le vent de l’aile de l’imbécillité »
Ne quittons plus Namur.
Nous y sommes.Versant poème français exposé au Nord.
A la Germanie.
Versant des catastrophes glaciaires hyperboréennes.
Versant coup d’aile de cygne aléatoire mallarméen.
Guettant avec l’immobilité de Gracq Julien dans sa forêt les armées
romantiques pour lorsqu’elles dévaleront en vagues de sapins
depuis la Thuringe.
Guettant guetteur mélancolique souffle cou coupé.
Guettant à Stavelot avec l’artilleur au nom d’eau minérale.
Guettant le retour d’Arthur le grand quondam et futurus rex.
Guettant son retour par les enluminures orientales de l’ancienne
Meuse.
Divertissant notre attente hémiplégique française.
Avec des frôlements d’aile de l’imbécillité.
Frôlements d’aile de grandes chauves-souris nocturnes qui ont nom la
Parpue, la Darelette, L’Épigrue, la Cartive, la Meige, l’Émeu
avec du pus dans les oreilles, la Courtipliane avec sa démarche
d’eunuque etc.
Frôlantes succions de grands fossiles de poulpes rhétoriqueurs congelés
dans les houillères wallonnes comme d’un conservatoire
d’animaux boschiens faisant la promotion de leur trou buccal ce
trou cylindrique et bordélique foré au forcené dans mon babilaire
foireux d’impénitent babbelaar.___
Bennasar : Figura en rojo
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“Nombrar Namur”
(Fragmento)
Baudelaire lo había visto claro.
Poeta quiere decir monje o soldado a partir de ahora.
Él escogió el retiro en el monasterio de la afasia.
Demasiado barroco.
Demasiado jesuíticamente barroco para su gusto, incluso para el
suyo.
No lo bastante jansenista.
Demasiado Pascal secularizado.
Demasiada escisión entre los polos opuestos de su doble
postulación.
El 4 de febrero de 1866, en la iglesia de Saint-Loup de Namur,
al alzar la cabeza hacia el extraño techo de artesonado
gusaniforme.
Hemiplegia, lo pulmomar explota en la cabeza.
Hemiplegia y afasia.
Se derrumban Baudelaire y su poema.
Con él se derrumba la armazón.
La llave de nuestra poesía.
La ogival columna le cae sobre las vértebras.
Apisonamiento.
Aplastamiento.
El accidente laboral no es advertido ni denunciado por nadie.
«Hoy he sentido una señal singular,
He sentido en mí el viento del ala de la imbecilidad».
No abandonemos ya Namur.
Aquí estamos.Vertiente de poema francés orientado al Norte.
Hacia Germania.
Vertiente de las catástrofes glaciares hiperbóreas.
Vertiente batir de ala de cisne aleatorio mallarmeano.
Acechando con la inmovilidad de Gracq Julien12 en su bosque a
los ejércitos románticos cuando se desparramen en oleadas
de pinos desde Turingia.
Acechante acechador melancólico aliento cuellicortado.
Acechando Stavelot con el artillero de nombre de agua mineral.
Acechando el regreso de Arturo el grande quondam et futurus rex.
Acechando su regreso a través de las ilustraciones orientales del
viejo Mosa.
Entreteniendo nuestra espera hemiplégica francesa.
Con un frotar de alas de imbecilidad.
Frotar de alas de grandes murciélagos nocturnos que tienen por
nombre la Parpue, la Darelette, L’Épigrue, la Cartive, la
Meige, l’Émeu con pus en las orejas, la Courtipliane con su
caminar de eunuco, etc.
Frotantes succiones de grandes fósiles de pulpos retoricistas
congelados en las hulleras valonas como si se tratase de un
conservatorio de animales boscosos promocionando su
cavidad bucal ese agujero bucal cilíndrico y burdélico
horadado enconadamente en mi chunga balbbuceadora de
balbuciente imppeniteente.Jacques Darras
Versión y edición de Miguel Veyrat
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Nathalie Cougny :
Toucher mes seins,
Serrer ma taille,
Embrasser les matins,
De nos vies qui déraillent.
Vivre le plein de nos vides,
Emplir nos bouches avides,
Fermer les yeux sur l'existant,
Nous livrer à ce contretemps.
Je t'aime pour tout l'amour qu'on ne pourra pas se donner,
Tout ce qu'on aimerait vivre et que le temps a emporté.
Je t'aime pour tout ce qu'on devra délaisser,
Les soupirs, les regrets, l'infini des années.
Je t'aime dans ces instants à protéger,
Enfermant nos corps de cette vérité,
Le manque, terrible poison aux peurs abandonnées,
Dans le lointain de la vie qui a trop espéré.
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Consulter la vidéo du poèmes sur http://bgueit.overblog.com/peuples-de-la-mer
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Bernard Gueit :
Nous descendons des Dieux.
Peut-être ce souvenir de puissance
Cet orgueil, cet inconnu aussi en nous
qui nous pousse en avant
Nous cherchons à comprendre ce petit bout d'étoile fêlé au coin du front
Nous sommes les peuples de la mer
habitués à nous battre avec l'écume
la parole des vents
à aimer les très grands poissons
Nous portons le souvenir de l'eau au front
un très vieil hippocampe,
une pieuvre au regard vert
Nous nous sommes apprivoisés tout seul
Qui nous l'aurait appris ?
dans la douceur des vagues
ce très ancien remue-ménage au fond des eaux
Nous en faisons une maison de voyage
et nous voguons toujours vers l'Ouest
comme pour fuir notre naissance
ou faire le tour de nous-mêmes, de bout en bout,
Voguons !
Nous commençons seulement
à parler
par nous mêmes
et pour nous-mêmes
Nous nous faisons peur
avec ces mots pas encore à nous
ces bruits du coeur
ces images remplies de sang
Un jour
nous passerons sous la lumière
et nous vaincrons
les taureaux d'ombre
Un jour les étoiles
se rapprocheront de nous
à nous toucher
dans leurs bras bleus scintillants
Nous commençons seulement
à compter les jours
qui nous séparent du début
et nous rapprochent de la fin
Alphabet nous avons écrit
sur les murs
des chants sacrés des paroles funèbres
Nous avons porté nos morts
à bout de bras jusqu'à l'éternité
l'éternité du désert
où le temps ne passe plus
qu'à dos de chameau parfois
Où le vent charrie nos souvenirs si anciens
qu'ils retombent en poussière
Survivent les images
dans nos livres de pierre
de reines si belles et si mystérieuses
retournées à leur paradis en secret
On les croise parfois encore en rêve
quand elles rêvent de leur terre de sable
Alphabet tu montes au ciel
et en redescends aussitôt les mains vides
Alphabet le début du monde
balbutié par un enfant
abandonné sur le Nil
Le fleuve cette fracture qui s'écoule
Le fleuve et sa présence humaine du fond des âges
Le fleuve et son âme dorée dans les remous
Le fleuve et ses bonds dans les roseaux
Le fleuve au ressac intérieur
à la houle souterraine
Le fleuve qui parle comme un homme en crue
Le fleuve et son discours impétueux
sa parole généreuse
Le fleuve noyé dans ses pensées
Le fleuve et ses débordements de larmes
ses émotions incontrôlées
ses éclats de voix ses écailles de lumière
Le fleuve à la gaieté jaillissante parfois
sa cour d'oiseaux
ses poissons sages pêchés sous l'arc-en-ciel
Le fleuve dans l'éternelle jeunesse du fleuve
l'eau de l'instant vers l'océan éternel
Les rivières meurent parfois dans la gorge
jamais les fleuves
aiguisés par le puissant aimant de la mer
Les fleuves aux joues d'algues vertes
creusées sous les yeux des berges
Les fleuves et leur lit d'impatience sous la lune
Désormais Dieu est parmi nous
un morceau de notre coeur
une étoile de mer échouée dans nos corps translucides
et sa parole est de corail
Désormais il faudra justifier toutes les guerres
et la durée du travail
Petite fourmi en exil
tu comptes les grains de sable
tu voudrais déplacer les montagnes
ne compte que sur ta voix
Derrière la cigale et son souffle
petite fourmi qui s'essouffle
ton drapeau est celui des sans voix
Quels cris derrière la montagne ?
Où sont les combats, les coqs, les armées ?
Dans quel lit s'établissent les présages ?
L'histoire est à vos pieds
comme un loup docile
Elle mord dans le futur de vos doigts
et dévore vos projets
Un loup immense couché dans son ombre
qui prédit l'avenir
en hurlant à la lune
Le ciel est à ce point saturé d'images, celle du loup historique couché dans son ombre, celle des étoiles en fuite à la pointe du jour, celle des entrailles, celle des femmes tziganes, celle des guitares en feu près des roulottes, celle des pleurs crépitant dans la braise, celle des miroirs, celle des chevaux fumants noirs sous la pluie, celle des musiques qui tanguent doucement, celle des chants murmurés bas en rythme, psalmodiés dans le vent, accompagnés des vagues, O Marins, O Sirènes, O Nous tous égarés.
Les éphémères se serrent l'un contre l'autre. Même le vent hésite à briser cette image. La poésie a des images réelles, des rochers posés devant la mer, depuis des siècles.
Des siècles qui apprennent la patience et les langues étrangères de marins perdus dans les tempêtes. Les éphémères se serrent l'un contre l'autre, leur peau exulte une histoire tragique, Frères et soeurs punis des Dieux, sous le soleil de la vie.
Les éphémères se serrent l'un contre l'autre, même le temps ne peut rien contre cette image, cette force intime, cette tendre résolution, cette clarté des évidences...
Les éphémères se tiennent par la main pour des milliers d'années. Partis d'eux mêmes, du fond du coeur, ils s'arrachent aux temps immémoriaux, à la colline, aux rochers, à la mer, au souvenir de leur naissance, à leur superstition.
Ils prennent connaissance et conscience d'eux-mêmes
Ils se mettent à rêver debout
à parler aux arbres
à peindre pour leurs descendants
De la peur ils ne retiennent que la course en avant
De la tempête ils écrivent la voile
De la condamnation, ils expriment le sursaut
De la nuit, ils ne reconnaissent que l'amour...
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