• J'ai trouvé la solution qui permettrait d'être sûr qu'une plainte d'agression sexuelle se base sur de vrais souvenirs  . C'est tres simple : il faut  établir qu'une relation intime  ne peut exister que sur la demande de la femme , par un papier indiquant les pratiques auxquelles elle serait consentante, papier qu'elle ferait tamponné à la gendarmerie  . En effet  j'ai pu suivre le  documentaire où des femmes expliquent qu'Hulot n'a pas vu leur refus d'intimité , notamment la première qui l'a embrassé dans le cou au lieu de lui dire non ce qu'il aurait dû entendre . J'ai entendu la réponse de Hulot à la journaliste en chef qui a géré pendant 4 ans cette urgence de l'actualité  sociétale de la France, il disait que l'amélioration de la condition féminine était nécessaire, mais qu'elle a conduit  à sacraliser toute parole de femme, et à dévaluer comme prédateur tout homme  avant que des preuves soit établies , et d'ailleurs , s'agissant de Georges Tron , même des courriels  d'une plaignante redemandant des rapports érotiques n'ont pas empêché de le condamner en appel Par ailleurs on a vu comment la CIA a tenté quelques années de coincer Assange par là, jusqu'à ce que les victimes racontent avoir été payées pour le piéger . Donc il est vraiment urgent de prévenir l'immense souffrance des hommes et des femmes se trouvant dans un lit suite à des malentendus , et devant en souffrir psychiquement jusqu'à leur mort. J'avais déjà vu un débat sur la loi finlandaise  décrétant  qu'une accusation féminine valait comme preuve, tout le monde sur le plateau approuvait, et les enquêteurs avaient juste  trouvé en Finlande une seule personne refusant ce déni de la présomption d'innocence , c'était une femme, une juriste, eh oui il ya des femmes sensibles à ce point . C'est que j'ai été une fois en public , accusé de violence  par une femme avec qui je n'ai jamais passé de temps en tête à tête, ayant  pris la fuite quand il lui arrivait de soulever sa robe  et de me dévoiler son cul nu  quand mon mon épouse  sa coiffeuse partait à l'étage , connaissant assez le caractère et les antécédents de l'intrigante pour ne pas tomber de Charybde et Scylla, bref voulait t elle se venger de mon indifférence ou m'impressionner avec cette toute puissance qui consiste à me dévaluer  aupres  des riverains des files d'attente de la banque  sur la petite île où je vis encore . evidemment j'ai tenté de dire que tout cela était faux , mais j'ai vu les autres femmes sdétourner leur regard du monstre que j'étais supposé être, en pluss c'était en une journée de mobilisation contre la souffrance subie par les femmes . Bref ma notoriété étant devenue avec l'âge et l'ermitage en voie d'étiolement , j'ai trouvé ce jour là que c'était un avantage que de bénéficier  du statut invisible  de pipi de chat. Une jeune femme siliconée  a pour les médias une aura de grande maîtresse de l'art d'aimer, même si sa poésie n'est que celle  de la merchandisation de ses paroles et autres charmes , et de ses souffrances imaginaires , surtout qu'un septuagénaire, c'est juste un gars dont on avertit son fils qu'il va mourir bientôt pour l'avoir semé trop tard, mais j'en ai assez entendu dans ma vie pour m'interdire de dramatiser le mépris, qui ne ridiculise que les influenceuses forcément populaires vu leur ignorance, où des foules se reconnaissent reines  - 55 ans plus tôt, j'avais été troublé adolescent d'être traité de gigolo, vu que pour des jaloux et jalouses en vue dans le miuliueu intellectuel parisioen j'étais soupçonné  de n'avoir obtenu la préface d'Elsa  Triolet à mon premier livre publié que par la prostitution , bref Babylone la prostituée a toujours accusé de prostitution des innocents et pas que des innocentes   . Ce genre de congossa , de bla-ba évite d'aborder toute réflexion de fond  sur l'actualité de la condition humaine  .Et donc , là j'ai entendu  ces jours 55 ans apres l'animateur de "C'est l'hebdo" aller jusqu'à affirmer qu'une plainte de femme ne pouvant être prouvée, on devrait juste reconnaître comme véridique le traumatisme qu'elle exprime , et il pressait lourdement un ministre de la justice d'acquiescer. Eh bien la solution est tres simple pour éviter que les relations entre hommes et femmes ne reste un terrain miné là où les talibans n'ont pas encore réussi à se faire valoir par les démonstrations que leur fournit leurs rivales  . Je  pense depuis longtemps que c'étaient aux femmes de déclarer leur amour ou leur désir aux hommes , vu que dans le cas contraire c'était illico qu' elles me faisaient déserter  en s'acharnant sans attendre  à  gérer ma vie à l'aune  de leur niveau de conscience tellement réputé , avec l'évidence que n'importe quelle femme détient la sagesse absolue et l'art d'aimer le plus artistiquement désinteressé qui soit, aucun homme ne disposant de ce niveau de sagacité et de sensibilité. Bref maintenant je pense qu'il ne suffit pas d'attendre pour un homme qu'on lui exprime de l'amour, ce qui est devenu indispensable pour éviter les malentendus, en cette modernité où  le bon sens étant la chose la mieux partagée du monde il en reste tres peu à chacun . Ah oui, sachant que' l'amour humain est seulement une étincelle de l'amour Divin, il serait plus judicieux que les femmes se trouvent dans la position où les hommes se trouvent injustement depuis des millénaires, et qu'elles prennent l'habitude de draguer si elles le souhaitent of course, et donc de se faire remballer, ou si  elles sont convaincantes, il est préférables qu'elles précisent sur un papier où leur identité soit certifié  par la gendarmerie les étapes de leur art d'aimer spirituel, physique et autre  et même leurs affinités , leur régime alimentaire, leurs préférences sexuelles et leurs plans , leurs valeurs , ainsi que le rythme estimé des épreuves du concours de recrutement qu'elle estiment nécessaire à l'adoption d'un mâle . Je ne prends pas de risques en présentant cette proposition de loi, car il est bien évident que mes danses et musiques de septuagénaire ont moins de LIKE que les doigts d'une main . Je fais cette proposition surtout pour faciliter le vie des influenceurs collectionnant des milliers de millions de LIKE  et de groupies virtuelles , au moins ça leur facilitera la vie pour éviter de voir leur carrière brisée médiatiquement par des malentendus amoureux ,voire des faux témoignages ou de faux souvenirs ,² ou des manipulations mafieuses  ça arrive à tout le monde , ai je pu constater , je connais même ,quelqu'un qui s'est suicidé, c'était un homme de ma famille  . Et puis dans les gtendarmerie il y a déjà des affiches pour que les femmes dénoncent même des insultes ou paroles dévalorisantes , on n'inclut pas les hommes  dans la possibilité de ce cas de figure  .Et puis les mâles hésitent rarement  à vendre leur âme au diable pour tâter de la diablesse, surtout s'ils estiment que Dieu est mort et que donc le comble du bonheur c'est d'apprendre d'une déesse tout ce qu'elle sait de la patience et de la vigilance de l'amour, mais en général  de l'art d'aimer il en est de même que des autres arts , on ne reconnait les phares qu'après la mort de leurs gardiens , pour les mettrre aux muséees, c'est déjà ça. Evidemment il y aurait  besoin de formation à l'école sur ce que peut être l'harmonie  entre un homme et une femme au quotidien, poétiquement, spirituellement ou érotiquement, mais là ne demandons pas de loi . on voit déjà suffisamment de  dérives totalitaires chez les psys d'école ou la police des moeurs de certains mollahs, dont la compétence est approuvéee sur attestation de formation , comme c'était le cas pour les inquisiteurs qui torturaient au nom de l'évangile, ou les bhramanes enseignant la libération de l'âme mais pas des  castes, qu'entendent -ils par âme au juste ?  . En un sens , à côté du réchauffement climatique , il faut bien qu'il y ait ce refroidissement des relations des femmes avec les hommes, cela limitera les naissances dans un monde où la pollution générale  est tres liée à la multiplication des pollutions individuelles , tous sexes confondus, et sans oubliér les pets de methane des vaches .

    Tartempion


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  • Couverture de ''Vagues'', recueil de Bledens Dutreuil :

    Joubert JOSEPH :  LA FEMME ET LA VILLE DANS ''VAGUES'' DE BLEDENS DUTREUIL

    Ils sont nombreux les poètes qui naissent et qui se confirment dans ce pays où les écrivains sont presque plus nombreux que les lecteurs. Blédens Dutreuil est ce jeune poète qui tient le soleil par sa main pour chercher les mots afin que les Vagues de tristesse et de douleur meurent et que les Vagues d'amour et de bonheur vivent éternellement. Avec une vague de mots le jeune poète se met à vaguer dans des lieux cachés, où seul lui détient la clé, en compagnie de la femme et avec des bons et des mauvais souvenirs de certaines villes dans la tête.

    Vagues est le premier recueil de poèmes de Blédens Dutreuil dans lequel il fait preuve d'une habileté poétique extraordinaire. Blédens Dutreuil manie les mots avec élégance quand il immortalise la femme idolâtrée ou/et quand il rend hommage à sa ville natale Marchand Dessalines ou/et quand il questionne Port-au-Prince, cette ville buveuse de sang.

    "Je suis seul

    Contemplant une femme Dans la peau du poème"

    La poésie de Blédens Dutrueil est chose surprenante, chose choquante et aussi chose de bonheur. Vagues est une sorte d'exorcisme de peur, de douleur et de tristesse. Le poète se montre brave et optimiste face à la méchanceté de la première ville d'Haïti qui ne cesse de faire couler des Vagues de larmes dans les yeux de ses fils biologiques ou/et adoptifs.

    "Port-au-Prince

    Je ne veux pas

    Que tu boives nos sangs

    Dans le vent

    Pour arrêter ta soif [...]

    Tu ouvres ta gorge

    Pour boire mon sang

    Dommage, tu ne peux pas

    Je suis un croc

    Je collerai en toi"

    La poésie de Blédens Dutreuil s'inscrit dans une démarche linguistique réussie où chaque poème en soi est un livre. La femme et la ville sont les deux thèmes principaux que le poète touche avec soin et qui font de Vagues un livre incontournable.

    Blédens DUTREUIL est né en Haïti, dans la ville de Dessalines, le 23 novembre 1994. Dès l'enfance, il tombe amoureux de l'écriture et s'intéresse à toutes sortes de livres. À 12 ans, il épouse la poésie.

    Joubert Joseph, écrivain.


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  • Un hommage de Joubert JOSEPH  à la poésie de Selmi Accilien ( photographié ci dessous)

    *

    SELMY ACCILIEN ET SES CONTAGIEUSES DEMENCES D'AMOUR

    Etymologiquement "poésie" signifie créer, inventer... Que serait la poésie si elle n'était qu'un dépassement des ressources du  langage quotidien ?  Elle peut  aussi  orienter les vies .

    La poésie est un  genre majeur dans  la littérature haïtienne, car Haïti est une ile fertile en poètes , les plus grands écrivains haïtiens étaient, entre autres, poètes.  Selmy Accilien,  natif des Gonaïves ,rayonne  déjà dans notre  littérature haïtienne contemporaine. Il est l'auteur d'un recueil de poèmes en langue créole intitulé "Vag Yo Pran Egzil" (Les Vagues Prennent Exil) paru à Port-au-Prince aux Éditions Des Vagues en juin 2014, ainsi que de"Sur la Tige de l'Amour" paru aux éditions Sur le Pont de l'Europe en France en juin 2016, soit 2 ans après la sortie de son premier recueil de poèmes.

    Il n'est pas le premier poète à mettre en mots les angoisses , l'amour et les folies provoquées par le corps de la Femme... A peine ouvre-t-on "Sur la Tige de l'Amour" qu'on est brusquement précipité dans une fête de mots sans fin oú chaque phrase en soi est un poème .  La musicalité de ses  vers est magistrale :"Je traverse l'allée  gauche de ma vie/Auprès du destin fatal des âges de saphir ''

    La poésie de Selmy Accilien est aussi un chant intime qui exprime  ses incertitudes sur l'avenir . Le poète écrit pour immortaliser des fragments de bonheur et aussi pour gommer l'impact de toutes les misères de sa galaxie . Il glane tout ce qu'il trouve dans la nature pour le transmuter en or. La poésie de Selmy Accilien nous frappe en plein coeur  etnous transporte au delà de l'invisible :" La nuit n'a pas de rumeur/Quand les rêves se suicident." 

    Écrire sur l'amour est un choix qui rend le poète plutôt prolifique. La poésie de Selmy Accilien est une invitation à l'amour :"Mélina il y a une mer/Dans mon oeil/Mer d'Égypte/Viens t'y baigner." Il colore l'amour de mille couleurs nuancées :"J'ai peur d'aimer la vie/Mais toi qui as la vie/Je t'aime." 

    Selmy Accilien fait partie des poètes qui font déjà rayonner  puissamment la littérature haïtienne contemporaine.

    Joubert Joseph, Écrivain.

     


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  • Mon statut d'ayant droit exclusif ayant été contesté en ce qui concerne des  oeuvres  ou documents dont je détiens les droits  et dont j'ai souhaité  le partage gratuit, je publie ci dessous les pdf suivants

    Lettre d'autorisation pour  Wikimedia , et preuve d'identité

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    2

    lettre de restitution de droits par les Editions Seghers, par Bernard Delvaille, successeur de Pierre Seghers :

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

     

    3

    lettre de restitution de droits par les Editions Losfeld , par Pierrette Losfeld, successeur d'Eric Losfeld :

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

     

    4

    Mention du copyright Dominique TRON  sur l'anthologie ''108 poèmes clés'' . En fait j'avais demandé à retrouver mes droits sur mes ouvrages antérieurs de sorte à ce que cette anthologie  puisse intégrer des anciens poèmes  et que j'aie le droit de les améliorer, de les enlever de la circulation ou de les chanter sans avoir à rendre de comptes à d'autres ayant-droits. 

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    5

    Contrat  en 4 pages de Pierre Seghers pour STEREOPHONIES ( le titre était différent lors de la signature)

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

     

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

     

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    7

    Contrat de Seghers pour ''Jusqu'à l'aurore'' (4 pages)

     

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    8

    Contrat de Seghers pour ''La souffrance est inutile'' (4 pages)

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

    9

    Lettre d'Eric Ballandras (La Bartavelle Editeur). Il n'y eut aucun contrat de fait et le copyright Dominique TRON est inscrit à la page d'usage.

    DOCUMENTS  POUR WIKIMEDIA

     


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  •  

    Dominique Oriata Tron danse, peint, pense et chante hors du temps et dans l’espace, c’est-à-dire dans tous les temps et parmi les semences fertiles de plusieurs civilisations. Il m’est apparu jadis, sans que je m'en aperçoive, dans la fine acrylique patiemment étalée sur la toile. Surgi de la verdure dense, inextricable, profuse, grand bonhomme bleu à la tête encore ébouriffée de feuilles. Son visage clair écoutait, contemplait le ramage secret de l’oiseau de paradis descendu d’un ciel azuré aux nuages blancs gigantesques. Laissons dès ici se battre jusqu’au sang les matérialistes et les idéalistes à gourdins, les cartésiens et les métaphysiciens, les athées et les mystiques étroits – leurs échelles ne sont pas les nôtres, puisque nous les tenons pour complémentaires, dans un monde qui se s’aperçoit bien qu’à travers leurs regards croisés.

     

    En ses voyages, Oriata, le bonhomme bleu, a beaucoup rêvé. Mieux, il a vécu le rêve, souvent empli de cauchemars. L’oiseau de paradis lui a délivré ce grand message : toutes les civilisations sont corrompues. C’est une tare de l’Occident, après s’être cru supérieur à tous, de se croire seul détenteur de la bassesse et de la sombre folie, privé de la sagesse, et d’avoir réussi parfois à en persuader les autres. Regarde autour de toi les civilisations : africaines, arabes, indiennes, américaines, asiatiques, océaniennes, îliennes de toute sorte, comme européennes et mille encore. Toutes sont traversées de hideurs, d’abjections, d’abominations, de beautés. Toutes cultivent des grappes de verrues sur leurs visages splendides. Tour à tour elles se sont enorgueillies et s’enorgueillissent encore, maquillant leur lard de fards certes inventifs. Il nous appartient, dans leur fange déferlante, de puiser, çà et là, soudain remontés, survivants, les miroitements, les perles, les scintillances qui surnagent, qui roulent et s’échappent, se laissent volontiers saisir par la main alerte, pour nos extases et nos plus grands éblouissements. Nos plus hauts espoirs dans la nuit.

     

    Dominique adore l’homme, et l’homme le dégoûte. Oriata danse alors au fil des âges, dans le tourbillon des mondes, faune enfant à la flûte de Pan, puis lourde carcasse sous le poids des ans s’envolant en douceur, traversant l’air qu’il sculpte de musique, frôlant du pied ce sol qu’il aime puisque s’y nourrissent ses sœurs les plantes, aussi corrompues, aussi cruelles et stupides finalement que le reste, et comme le reste productrices de bourgeons, de fruits et de fleurs. Idem les animaux, pervers et laids, monstres d’égoïsme, vampires affreux aux pelages pourtant prodigieux ou aux élytres d’or transparent.

     

    Aimer, adorer n’est point se prosterner devant l’idole, mais la prendre pour ce qu’elle est. A l’écoute des merveilles qu’elle a encore à murmurer, après tous les faux prêtres enfin silencieux, les faux prophètes enfin pris pour ce qu’ils sont.

     

    Confiance dans la pérennité du monde, par delà les terribles inquiétudes de l’heure, murmurai-je à Tron en ses vertiges noirs. Quand bien même l’anthropophagie triompherait, il resterait les millions, les milliards d’années à la Nature ou à Nous, pour tout reconstruire. Et les vestiges laissés derrière lui par l’Homme disparu serviront aux Renaissances des rares survivants humains, ou s’ils sont finalement tous morts, aux corbeaux de Nouvelle-Calédonie, ou aux Cacatoès devenus lecteurs, ou aux poulpes sortis des eaux, ou aux roses devenues pensantes, pour rebâtir les Atlantides que nous ne sûmes, que nous ne fûmes capables de préserver, de prolonger, afin de les propager jusqu’aux plus lointaines étoiles. Notre long soleil permet et promet, peut-être, cela. L’ADN en ses perfectionnements chaque fois résista aux hécatombes, aux grandes extinctions, et repartit heureusement de plus belle…

     

    Mais avant que ne s’accomplisse la prophétie anthropophagique dont pleure Oriata, n’y a-t-il rien d’autre à faire qu’à rêver de plus d’argent dans les coffres, de luxes rapaces, de régression spirituelle dont l’Orient et l’Occident, disait Claude Lévi-Strauss, sont depuis des siècles « le théâtre et l’agent » ? « Ici, à Taxila, disait encore Lévi-Strauss, dans ces monastères bouddhistes que l’influence grecque a fait bourgeonner de statues, je suis confronté à cette chance fugitive qu’eut notre Ancien Monde de rester un ; la scission n’est pas encore accomplie. Un autre destin est possible1 ». Nous savons, petits bonshommes bleus écouteurs d’oiseau de paradis, ce qu’il advint de la dernière Révolution française dont Lévi-Strauss fut l’un des cerveaux – cerveaux évidemment effacés des mémoires, comme cette Révolution qui fut tellement écrasée que nul ne sait plus, dans l’Hexagone ni en Afrique, ni en Algérie, ni nulle part, qu’elle eut lieu. Grand passeur de liberté, d’égalité et de fraternité, la France y a essentiellement succombé, sous les coups d’une République usurpée et grimée en son contraire, pour mieux nier son berceau et transgresser, régresser, agresser l’Homme, tout principe et toute vertu.

     

    Alger, mai 1958. Le peuple en furie, embrasé de rêve et embrassé en larmes de joie enfin par delà les races et les religions, avec l’aide de l’armée touchée par la grâce, renversa le régime scélérat et pour cela agonisant qui ne rêvait que de séparations, de déchirures, de sordides régressions, au lieu de préparer la fusion, la rencontre fertile des pôles, la profusion, le sacre du printemps fraternel – ce qui eût dû être sa suprême mission. Ainsi chut la IVe République et naquit la Ve. Mais celui auquel s’en était remis le petit peuple d’Alger – et derrière Alger d’Algérie et d’Afrique et d’Europe et du monde –, celui qui avait promis, solennel, la fraternité, l’égalité, la liberté, le repas d'amour pour la multitude, celui-là ne songeait qu’à les broyer impitoyablement. Et il les broya. Notre triste monde est son héritier qui, parce qu’il n’a jamais tué ce père indigne, perpétue ses crimes. Et quand la France – non celle d’aujourd’hui, minuscule et rabougrie, grotesque et malade, dérisoire, mais celle, immense, que tous les révolutionnaires des XIXe et XXe siècles tenaient pour un modèle et un phare – est devenue l’inverse du grand passeur de liberté que le monde avait rêvé, qu’elle s’est mue en passeur d’esclavage, le monde est triste, tellement triste, et plus encore2.

     

    Dans les années 1980, Oriata Dominique Tron a soutenu Jimmy Stephens des Nouvelles-Hébrides (futures Vanuatu) à leur tour sur la rampe de largage, emprisonné pour avoir osé rêver ce qu’avant lui Barthélémy Boganda, Léopold Sédar Senghor, Félix Houphouët-Boigny, Léon Mba, Diori Hamani, le Bachaga Boualam, et même Ahmed Sékou Touré ou Ferhat Abbas, avaient espéré, fondamentalement en phase avec Paul Rivet, Albert Bayet, Robert Delavignette, Claude Lévi-Strauss, Jacques Soustelle, Germaine Tillion, c’est-à-dire avec l’avant-garde de l’école anthropologique française, rêve prodigieux de liberté, d’égalité et de fraternité dont mai 1958 fut le berceau de la révolution, révolution finalement assassinée. Et refoulée, pour les pires névroses.

     

    Alors Dominique est parti. A la rencontre de ce vaste Outre-Mer répudié, oublié. Comme un singe en quête d'un nouveau printemps. Pondichéry, Bali, Polynésie, Cameroun, Formentera... Forger le mythe et y vivre, le faire vivre, éternellement, pour échapper aux corruptions du monde dont, comme une marée furieuse, les flammes noires lèchent les pieds d'Oriata, heureusement aérien...

     

    Reste, devant les millions d’enfants morts, devant les cadavres de femmes, de vieillards et d’hommes, devant les charniers couverts de décors en trompe-l’âme, devant les villes et la nature souffrantes et parfois dévastées, devant les foules de mendiants et d’analphabètes, devant la barbarie qui étreint la France défigurée et le monde qui ne va pas très bien, dans l’espoir de la révolution catalytique et fusionniste, dans le souvenir du rêve de 58, dans l'héritage fragile légué par les civilisations, pour la fraternité à l’ombre douce des Lumières vigoureuses et transcendantes et toujours universelles, à écouter le ramage de l’oiseau de paradis surgi de l’horizon où, pour ne pas pleurer, danse, peint, chante et pense une minuscule silhouette sur une plage au bord du Pacifique, Oriata Dominique Tron, avec à ses côtés un petit enfant, son petit enfant…

     

    Alexandre Gerbi, 13 mai-13 juin 2016

    1Tristes tropiques, Plon, 1955, rééd. Pocket, 1984, pp. 486-487.

     

    2 Voir Sophie Wahnich, Face à l'oppression, un peuple impassible, comme absenté à lui-même, in revue Lignes, n°50, mai 2016.


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