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Monchoachi : Sosthène et autres Poèmes

Pour entendre le poète dire ses textes , cliquer sur :

http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/monchoachi_sosthene.html

http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/monchoachi_danse.html

 

Monchoachi : Sosthène et autres Poèmes

Sosthène

 

1.

 

Nous sommes partis

Le cœur plein des gribouillages

D'histoires de la veille

Que la pluie qui tombait

S'efforçait d'effacer.

Chemin de latérite entre nous deux, infranchissable.

L'odeur des moubins nous ouvrit la clairière

Enivrante

Avec en bordure un immense fromager,

Des pierres amoncelées comme des tombes.

La pluie battait toujours nos corps

Et les rafraîchissait

Quand elle s'accroupit et que son sexe illumina

L'herbe verte.

Nous nous sommes rencontrés

Là où le temps et l'espace

Se rejoignent, à ciel ouvert.

Longtemps après que la nuit soit tombée,

Le ciel restait rouge.

 

 

 

2.

 

Chaque matin la maison était assaillie 

Percée de toutes parts de jets dorés 

De cette lumière onctueuse des mois du carême 

Qui pénétrait entre les lames des persiennes

Avec le chant volubile des oiseaux

Entre les parois et la tôle

Sous la porte rognée par la pluie et le sel.

Tout est maudit

Pas seulement les figuiers et les poètes

Puisque toute fin est tragique

Et que — c'est comme ça — tout a une fin

Même si nous en cherchons toujours

Et encore bêtement la raison

Depuis que nous nous sommes éloignés de l'idée,

Qui pourtant nous remplissait la paume de la main

Du même bonheur que nous procure un galet —

L'idée que nous puissions être gouvernés par le destin.

 

Eux, les figuiers, sont beaux et pathétiques

Dans leur élan vers la vie

Pour la retenir,

La serrer contre leur poitrine

Pour la chanter.

Et l'amour, avec le parfum

Et la profondeur de la rose

Que nous voudrions

Comme le regard de certains animaux encore

Inépuisable.

 

 

 

3.

 

Maintenant que tu respires

Que le poids de ta chair s'est allégé

Ton corps qui s'était noué comme le cep —

Réponds.

La fille morte de bon matin

S'est recroquevillée dans son linceul

Tandis que la chatte s'abandonne

Aux trois chatons nés avec la dernière lune

Qui cherchent à tâtons

Un sein.

 

Accueille mon exaspération

 

Arbre indicible accablé de ses rentes 

Et qui scintille.

 

 

 

4.

 

Toute la nuit

Nous avons marché dans la rocaille

Roche sur roche, l'un sur l'autre

À nous repenter.

Une lune s'était levée tard

Qui nous avait tourmentés.

Il y avait là

Un puits de lune

Et des arbres qui suaient la lune

Éclaboussés de clartés

Vert sombre

Et ombres chatoyantes.

Tendu vers — Trop escarpé ?

Alerté

Insoutenable car

 

Vienne quelque chose enfin 

Qui doit sourdre.

 

 

 

5.

 

Ils sont exsangues

Ils n'ont rien à raconter

Ils n'entendent pas, à quoi bon parler

Ils se dessèchent

Derrière le masque étincelant

La pourriture,

Le progrès nous a tous étriqué et la douleur,

Genoux remontés, dos raboté,

Une tombe de sel

Qui malheureusement

A toujours un bord.

Rien évidemment ne sortira de cette forge sans être

Étiré

Pas plus chien battu à verse

Ni le vieux mulet qui se laisse si docilement

Lourdes paupières baissées

Bâter.

 

Une femme par là-bas

S'était levée

Au beau milieu d'une algarade

Debout sur un tapis de feuilles roussies

Les deux poignets retournés — cassés

Sur les hanches

Qui lorsqu'elle s'en est allée

Eût un geste ancestral pour

Déprire sa culotte d'entre

De la fente de ses fesses.

 

Tout ce que le monde raconte 

Est vrai

Et suffisant.

Pourtant tu veux sans cesse

Encore l'éprouver

Le fruit, comme un vieux sein

Flétri déjà

Il te faut y enfoncer le pouce

Avant de le tendre.

 

 

 

6.

 

À peine rejointes

La douceur infinie des paupières — 

Deux feuilles de menthe lorsqu'elles 

S'abaissent — les épaules frêles 

Comme ces nuits d'avril ;

À peine rejointes

Les mains effilées et les doigts — 

Caresses d'aiguilles de pins 

Sous le vent.

 

Brusquement

Nous nous sommes retrouvés seuls

De part et d'autre du désert,

Les ailes ployées

Le regard sourd sous les cils.

 

Femme qui balaye les feuilles mortes

Chaque matin devant sa porte

Lèvres sèches, cheveux défaits

Invisible

Regard perdu comme une vie perdue

Sur la route qui tantôt l'a vue passer

Fleurant la fleur de campêche

La peau tendue comme baie de jujubier,

 

Le monde aussi est comme la douleur, 

Fragmenté.

 

 

 

7.

 

Je t'embrassais,

II y avait de la terre qui remontait

Par ta bouche

Sans arrêt tu dégorgeais de la terre.

Je t'embrassais toujours.

Et tes seins qui frondaient l'air

Sous le corsage de taffetas rose

Ajouré.

 

Longtemps nous avons espéré ce poudroiement

Matinal

Là où nous portions nos yeux,

Une allumette qui craque

Et qui s'élève

Ardente

Derrière la scène.

 

Longtemps,

Depuis que cette lente mélancolie 

Intarissable s'est installée 

Flanquée de sonorités de tuba 

Lorsque les pluies tombaient à verse

Et s'engouffraient par les gouttières. 

Parfois une fraîche et joyeuse bourrasque 

Faisait gicler

L'eau du prunier sur les tôles.

 

Alors, chaque mot tu l'as bégayé, 

Nous avons ensemble ressassé chaque mot — 

Comment aurions-nous pu en être insoucieux 

Puisque nous savions que chacun était une promesse

Et une blessure

Qu'il nous faudrait à la fois endurer

Et restituer —

Puis, l'un sur l'autre,

Nous les avons cachés sous les roses

Dans le voisinage de poussières d'or.

 

Toute la démesure de la nature 

Dans le figuier maudit.

 

 

 

8.

 

Peut-être les mots ne sont-ils

Que des pelles

Parfois ardentes

Qui servent à ensevelir la douleur. Sans doute

Avons-nous offensé le messager

Venu pour nous délier ta langue.

 

Et tandis que

Là il s'élance vers la lumière

En l'enlaçant et en l'étreignant,

Lui, abaisse les cils

Consentant : d'être sous ce destin,

En lui, de sombrer.

Il n'y a guère que les oiseaux

Qui ont ces gestes qui nous vont droit

Au cœur

Lorsqu'ils volent dans le sel gemme

Et disparaissent silencieux

Entre la frange obscure

Et la lumière,

S'efforçant de leurs ailes d'éventer

L'insondable conjuration.

Et aussi bien, nous

Avec eux, devons nous contenter

De la suave et ineffable splendeur

D'un mèsi, délivré

Et dissipé dans l'instant.

 

 

 

9.

 

Mais de l'amour

Plus que de tout autre chose,

Nous voulons être assurés

Autant, si cela se peut, que de l'existence

Et de la vérité. Ô combien alors

En pareil cas désapprenons-nous vite

À être pleinement comblés

Par une pure présence,

À nous laisser aller dans l'extase !

Comme le désir qui saisit soudain

Remplit le corps de frémissements

Et bientôt tout entier le prend

Au travers d'une pièce de figues

Parmi les troncs vigoureux et lustrés

Les tiges noueuses et les lourdes grappes des fruits

Au bout desquelles la grosse fleur conique

Violacée et pulpeuse doucement abaisse

Vers le sol un sexe mirifique.

Or ce pur élan bientôt nous le voyons

Contrarié.

Et là où il y avait un regard

Qui nous enveloppait et nous rafraîchissait

II y a à présent un œil

Qui fouille au fond d'un gouffre parmi

Les nombreux édifices que la mémoire a bâti

En empilant l'un sur l'autre

Les images et les mots.

 

 

 

10.

 

Le diable a pris le monde

Et l'illumine ;

Nous avons atteint au bonheur : juste

Une équation.

Monte à présent l'odieux bruit

Des onomatopées

(Les gens font comme ça : A - A,

voix d'infinie compassion conjuguée

À un corps dont les affinités

Chimiques sont satisfaites. 

Un art

Très phonétique).

Des escargots envahissent nos maisons 

Tapissent les murs bavent 

Sur nos écrans — nos écrans ! — 

Il faut débonder, répandre le sel 

Dans les cours qui puent l'urine.

 

Puisque nous ne savons rien,

Maintenant que nous nous rapprochons du soleil

Tu peux venir là à présent

Vêtue de ta robe rouge

Chaussée des escarpins festonnés d'or ;

Si tu tombes dans le vide

Je garde tes mains

Entre mes mains.

 

 

 

Ce poème « Sosthène » de Monchoachi est extrait de son recueil L'Espère-geste, publié à Sens (France) aux éditions Obsidiane (2002), pages 79-90.

 

 

 

 

 

 

 

*

La Danse au lieu vide

 

1.

 

Ce sera hors ce lieu

— Flétris, flagellés —

Ce sera hors ce lieu où nous sommes

Reclus — Caparaçonnés de savoir

Vitrifiés —

Mais par dessus le mur carié

(Louvri baryè, Ouvre pour nous ! )

L'office inattendu.

Laisse ça nous mener un côté.

 

 

 

2.

 

Infigurée

Comme ça est-elle

La chose

Ni corps ni esprit

Une seule bacchanale

Dans un langage mêlé

Elle dit

Tout une seule fois tout à la fois

Laisse ça nous dire

Laisse ça parler pour nous.

 

 

 

3.

 

Derrière le nom qui nous nomme

Et que nous renions

Nous tournons dans les airs

Derrière te corps que nous portons

Et rêvons d'échapper

Pièce côté.

Flamme qui danse

Dans ton envers et que

Les yeux fermés, tu meurs

Là même d'étreindre.

 

 

 

4.

 

Sans mère nous tournons

Derrière le corps que nous portons

Ensemble-ensemble confondus

Nous roulons dans l'abîme

Laissant l'air

Lui donnant l'air pour qu'elle

Paraisse elle même

La chose même

Qu'elle parle pour son corps

Et annonce elle-même

Qui ou Quoi elle est.

 

 

 

5.

 

Couverts de sueur

Et de poussière de terre

Reconvertis

Nous tournons dans les aires

Bandeau de coton blanc

Echarpé sur la tête.

Quelque chose tremble, une certaine

Clarté, quand le dieu tombe

D'un coup nous saisit :

Virer la caye – faire retour 

Dans la demeure ténébreuse.

 

 

 

6.

 

Comment chevauchés

(Lespri-a pran nou !)

Nous menons la ronde au lieu vide

Montant en l'air le corps

En même

Tout entier contr'étrécis

Dévastés, le regard inaltérable

Chantant

Aveugles désormais...

 

 

 

7.

 

...Délivré

Un même chant inépuisé

Tout en aspergeant le sol

Et puis la même boisson

Qui dévale le corps

— Du feu, di'ectement —

L'ayant secoué

Une fois d'abord tout partout

En la bouche, toussant

À n'en plus finir, la tête prise

Enfumée.

 

 

 

8.

 

Pas plus, et ce fût

À chaque passage dans

La battue de la paupière —

Ainsi est-elle comme ça

La tête enrubannée, presqu'

Évanescente, traçant

Trois fois trois

Croix

Inexplicablement

Et tout le long du mur

Des voix bleues

Des amers

Puis la paume comme ça

Tournée comme ça

En l'air — 

La mesure, 

Plus haut.

 

 

 

9.

 

Deux pierres sur une grosse 

Souche creuse

Des voix sourdes et cassées 

Des corps barbouillés 

Maigres et ridés 

Tout du long — Et 

Le sang à terre lorsque 

La lune a éclipsé.

 

Trois fois trois

Croix

Et des voix bleues

Tout le long du mur

Des amers.

 

 

 

10.

 

À plus, encore un peu :

Car le monde n'est pas

Cela qu'on nomme

Une chose qu'on nomme puis

L'autre, qu'ainsi on tient

À distance, empêché.

Mais quand la langue l'appelle

Et le crie

Comme un sein qui s'ouvre

II nous ravît

Nous passons à l'autre bord

Quelque chose là commence à

Profonder.

 

 

*

 

La beauté noire

 

Et là ils sont dans les nuages

          Errent les enfants

                    comme cheins fous au gré des vents

                              dans les tourbillons et les turbulences du vent

     Sans rame, sans voile, sans barre, sans mire

          Seuls amers les constellations d'étoiles

               Seuls paysages

                    des nuages la teinture fugace.

Lors le criquet divinò poussa sa délirante stridente

     Nuages percés vers le bas

          tombées les eaux du ciel      en-bas

               et au dessus du trou 

                    nimbés d'un vert guère comme les nuages

                         raides penchés ils virent :

 

                    Un la-chai' délectable, ils virent

                    (Pas une chair, un la-chai, entendez-le, un sacré la-chai', ouaille !)

                    Splendeur insoupçonnée en-bas là

                         Fèves et miel, 

                         Piments et boissons enivrantes

                         Et des oiseaux oranges dans l'air vert

                         Et des oiseaux rouges, et des oiseaux diaprés

                                   Et des poissons misant leurs belles lumières

                                        dans les cavernes de la mer

                                   Et des poissons rares

                                   Avec les belles arêtes qui font les belles parures

                         Et des fleurs, doux-Jésis !

                                                       Des fleurs comme tellement les enfants

                                             Ne peuvent en voir sans laisser éclater leur joie

                                                                 Sans lasser les cueillir

                                                                 Les tresser et les offrir

                                                       Des néfliers, des baumes camphrés

                                                                           Des amarantes roses

                                                       Des fuchsias-montagne aux pétales laineux

                                                       Des bégonias, des grappes drues d'amanoa

 

Et ils crièrent et dansèrent de joie

     Et on les envoya demeurer sur terre

     On les chassa avec des bourrades

               Pour qu'ils ne reviennent pas mélanger les lignages

 

                    Et l'un derrière l'autre à la file ils coulissent vers le sol

Et là ils foulent, 

                              Ils pressent la terre en ses teintures

                              dégraisseurs d'étoffes en leurs teintures

Et les oppresse là-même

                         Là même tout aussitôt les oppresse la beauté noire.

 

 *

La fille à la calebasse

« Puis avons tous bu, puisant dans la coupe

Avec nos mains ou un coquillage, 

Suçant des cailloux ou des os,

Les serrant ensuite à notre cœur pour nous rendre forts.

Avons gardé la médecine forte et amère

                                   dans nos bouches

Avons pris un morceau d'argile »

 

Lui, parle de la sorte : « Écoute mes paroles. 

Ne mange pas seul à tes repas, mais fais venir des gens

Et partage ce que tu as » 

(Conmèce grand-moun longtemps).

Alors quand vient un homme pieds nus

Quand vient surgir un homme qui marche, 

Quand vient paraître un homme

couvert rhades piècetés

Sur la tête chapeau paille en filangue, 

                                   chapeau noir de fumée et de crasse,

noir de la patine

                                   noir des concrétions 

 

Alors ils baissent leur corps jusque terre

                                   alors ils flétrissent leur corps

S'inclinent et se rabaissent 

                                   alors devant lui ils mangent la terre

donnent un beau à ses pieds nus

Puis mettant leur corps debout, 

passent à son cou colliers

guirlandes de fleurs

colliers d'hélianthes et de magnolias, 

                                   colliers plusieurs rangées

colliers nattés

                                   colliers en plumes tressées

Le couvrent ainsi de fleurs

                         le couronnent de fleurs

 

Et les femmes arrachent leurs parures pour l'en vêtir

Garnissent ses doigts de bagues 

Ornent ses oreilles 

Lissent ses cheveux et les embaument

 

Et elles crient, elles s'écrient, elles s'exclament, elles s'étonnent

Elles s'émerveillent, elles restent bèbè

 

Et, parmi, y' en a un qui dit en chantant : « Sois le bienvenu, frère. 

Viens manger un peu, puisque tu es passé devant notre maison

et que tu as faim, 

Assurément tu dois manger.

Restez ici, assise vot' corps

                                        pose vot' sang »

Et on lui donne à manger, 

on lui porte à manger toutes qualtés :

Paniers gâteaux galettes manioc galettes maïs

                                        bol sang caillé bouc

Toutes sortes viandes : dindes et zoeufs dindes poules cabrites

Toutes sortes fruits : sapotilles jaunes prines, griyaves

figues-pommes jujubes caroubes

Et à boire bons rafraichis sirop l'orgeat

Sirop l'anis laloë.

 

Et il mange puis il se lave les doigts.

Et disant qu'il a bien mangé, il dit comme ça : 

« J'ai bien mangé, frère. Je désire me préparer à partir. »

Et on lui répond : « Va sans crainte, frère. Tu es venu chez nous

                    j'ai honte de la nourriture que je t'ai donnée. »

 

Et un à un, tous viennent le saluer tour à tour

les vieillards les premiers, 

viennent au devant de lui, 

viennent le voir 

les vieillards douvant-douvant

Tous devant lui placent leurs corps rangés

Devant lui frottent leurs lèvres de farine 

                    Et ils soufflent trois fois vers l'Est.

Et ils lui demandent de discourir

Faire un causement tout simplement,

un laudience

« Tout simplement voyez et envoyez »

Et il dit, il déclare, il indique, il raconte,

il dépose en leur cœur 

Un petit maintenant      un petit message

Une petite offrande      une petite fumée

« Quoi que ce soit, de quelque façon que ce soit,

nous en serons émerveillés »

 

« …ET ELLE TOMBA BLIP À TERRE SUR LE DOS, SON CORPS GONFLA LA-MÊME

ET DE SES SEINS SORTIRENT DES COURS D'EAU QUI FORMÈRENT UN LAC ».

 

Et après ça, ils vont pour dire, ils parlent pour lui dire,

ils disent

ils veulent l'entendre

tout simplement,

seulement écouter le bruit de sa voix

tout simplement,

une petite fleur de montagne      un petit oiseau bleu

une petite rosée

« Quoi que ce soit, de quelque façon que ce soit,

nous en serons émerveillés »

 

« …ET IL OTA LES HUIT CORDES DE JONC QUI COUVRAIENT SA POITRINE

ET IL PRIT LA FORME D'UN POISSON POUR S'INTRODUIRE DANS LA CALEBASSE

QUE LA JEUNE FILLE REMPLISSAIT D'EAU À LA RIVIÈRE »,

 

Il dit, il raconte, il dépose en leur cœur.

 

Ainsi l'offrande dispose la parole,

Et la parole est offrande portée dans le ventre fertile

comme telle la vie naissante

Portée devant ce qui est devant

                    et jetée bouler à côté      craps

 

                    comme un coute zos monté

 

Et l'on donne à manger aux mendiants

Comme on donne à manger aux dieux.

 

 *

Ces deux poèmes de Monchoachi, « La beauté noire » et « La fille à la calebasse » sont extraits du recueil Lémistè, publié à Bussy-le-Repos (France) chez Obsidiane en 2012. « La beauté noire » est tirée de la partie « Les Voluptés » (pages 129 à 132) et « La fille à la calebasse » de la partie « Les pieds poudrés » (pages 129 à 132). 

© 2013 Monchoachi

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