Les deux peintures ci dessus sont d'Alexandre Gerbi , c'est dans leur direction que s'est écrit mon poème, par la magie de la fraternité catalytique . la deuxième de ces peintures est un tryptique de 3 mètres de large.
version 2 :
Lecture chantée par l'auteur de la version 1 du poème , sur ces accords de guitare (le numéro indique la case supérieure de l'accord) : 1F/1C7/1Bb/1F7 , mixée avec mon rythme à 9 temps sur le bendir , basé sur TakadéméTAdigénatom ornementé ou syncopé . Enregistrement du 15 mars 2013 avec un casque micro Skype et le freeware Audacity sur deux pistes :
version 3 :
Merci de me donner, si vous les connaissez, les noms des auteurs des images que j'ai publiées ci dessous, images que j'ai trouvé sur Internet sans indications suffisantes, j'ajouterai alors ces noms. Sur une de ces images on reconnait Brassens.Merci aussi de me dire si là où vous êtes si mon chant a pu s'écouter en continu avec le lecteur d'EklaBlog ou celui de Wat.tv .
Il y avait un champ de blé et un verger
Il y avait l'enfance et toute l'espérance
Il y avait l'aurore , la plage et la danse
Il y avait à l'horizon un nuage immense
de sauterelles venues du désert
il s'annonçait tout rose aux confins du ciel
Et il dévasterait bientôt toute la verdure
O vous insectes prolifiques , insectes affamés
cessez de tourmenter le coeur patient !
Il y avait l'adolescence et la malédiction
Il y avait ceux qui étaient condamnés d'avance
à la misère et la suspicion ...
Il y avait l'amour débridé des corps
pour s'évader au moins à deux de la mort !
Et partout le béton qui colmatait les ruines
et qui se faisait passer pour la science ...
O vous femmes et hommes prolifiques
arrêtez de tourmenter le coeur patient !
Ensuite je suis partis sans me retourner
je suis parti loin du pays natal et des villes
loin de l'Atlas et de la Provence
A chaque étape je labourais , tout en chantant
je déterrais des trésors , je veillais sur les arbres
et leurs fruits grossissaient savoureux comme des mamelles
Or partout des voyous au règne incontestés
en uniformes de croque mort
m'ont informé de déménager encore ...
Et je vis comment les singes jamais rassasiés
savaient transformer le paradis en enfer !
O vous , héritiers soi disants patentés de l'univers
cessez de tourmenter le coeur patient !
Il y avait le rêve des îles et la prière du désert
et la confiance du troupeau des enfants menacés
et en dépit des chantages de la fatalité
il y avait le miracle, la grâce et la chance ...
Oui tout le monde semblait bien intentionné
Mais voila que des prêtres exaltés oublieux de la charité
et des chefs arrogants oublieux des dons et des serments
ont cru bon de lancer leurs meutes à travers les champs
Et les sillons furent piétinés , les jeunes pousses ravagées
elles ne purent donner leurs bouquets de semences
Ainsi partout les castes déguisaient leurs manoeuvres
en accusant les étrangers impossibles à rançonner
de détourner le bétail humain des pieuses coutumes
afin qu'il rassasie ses appétits de vengeance
et couronne les héros qui l'hypnotisaient...
Princes de la douleur et des tribunes autorisées
cessez de toumenter le coeur patient !
Quand je vis que le contrat social n'était que du papier
je me cachai dans les buissons de la plaine
j'étais presqu'invisible , je me sentais en sécurité
entouré des tiges et des feuilles d'essences innombrables
et je sentais comme caresse la bienveillance des plantes
At je devins l'homme serein qui s'imbibe du ciel
j'étais devenu bleu comme le matin comme ma conscience
je pouvais voyager , j'étais présent où je voulais
dans la végétation, je devenais un arbre aux noeuds savants
la tête dans le silence j'observais l'abondance
des branches puissantes où s'assieraient les enfants en vacance
et pour les oiseaux je répandais mes graines
certaines dans le sol multipliaient ma transe !
Alors me visita le paradisier sensé dont les plumes
sont convoitées par les papous et les collectionneurs
à Paris ou Bali, même les trafiquants parfois déguisés en police
et les filles du Moulin Rouge insatisfaites de leurs corps splendides
elle voulaient cacher par des paillettes leurs regards de corbeaux
Les chefs dans le Pacifique avaient besoin aussi de plumes rouges
afin de se faire passer pour des sages , pour des anges
ils piègeaient les oiseaux distraits à la saison des amours
quand ils dansaient pour aimanter vers le sentier de l'évolution
Et le paradisier qui sait changer de forme à volonté
Chuchota doucement à la source même de mon souffle :
" J'ai attendu l'appel de ton coeur patient
et je suis venu t'offrir mon rêve orange
et te désaltérer toi qui a soif de vérité
et partager l'exemple de mes ailes symboles de délivrance
et la fraternité partageuse des libertés vigilantes ...
Vis à l'écrat de la malédiction des criquets
cesse de tourmenter le coeur patient du monde
dénonce les traîtrises de l'incarnation
Evites leurs pieges de colère contagieuse
Anéanti plutôt leurs hypnoses et leur tentation
Réfugie toi dans l'amour que tu donnes
abrite toi des pierres que les singes te lancent
Ils sont aveugle et blessés ils se vengent
du mal comme du bien de leur naissance capricieuse
sur toute la création, alors protège toi
et déserte les palais dorés de la malchance !
Assieds toi près du mendiant,partage tes couleurs
rassasie les innocents de ton silence qui chante !"
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