Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

opus 705 : Pose ta tête

 

A

Lecture chantée  le 18 mars 2013  de la section 53 de la clé 82 du Théâtre des oiseaux de Paradis. S'agissant d'un chant qui a connu une multitude de versions celles ci ne sont numérotées que par leur date d'enregistrement ou de création.

http://www.wat.tv/audio/opus-705-version-2013-5xnvf_2hlcv_.html

La toute première version a été composée sur le bateau Tampomas en 1974 entre l'île de Tanjung Pinang et Jakarta, sur lequel je fis la rencontre du peuple de chanteurs que sont les bataks . Le navire n'était peuplé que de bataks  embarqués à  Sumatra. A peine je les entendis que je ne pus m'empêcher de danser sur leurs chants, puis pendant la fête ,la nuit venue  ,un géant parmi eux saisit mes mains et me fit tourner sur le pont de sorte qu'il aurait suffi qu'il me lâche pour que je sois jeté dans les eaux aux requins dont on disait qu'ils pullulaient. Il y avait une boîte de nuit sur ce gros bateau , certains voulurent ensuite m'y inviter mais on ne m'y laissa pas entrer car il fallait des chaussures fermées ... je lus sur le journal  que ce navire sombra peu après corps et biens, son hélice s'en étant  détachée, des voies d'eau s'étaient ouvertes je ne sais comment . La première version de cet opus était une reprise d'une mélodie batak, avec les paroles  en français ... 

 

*

B

PEINTURE ET DESSINS DE DOMINIQUE ORIATA TRON

 

 

opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

 

opus 227 : te hopura'a i te pu

 = le bain dans la piscine naturelle d'un torrent

 ACRYLIQUE SUR TOILE DE DOMINIQUE ORIATA TRON

___

 

opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

 

opus 95 :TE 'ORI O TE HĪTĀPERE

= la danse de la cascade

___

 

opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

 

opus 226

opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

 = ici  je lui ai donné rendez vous 

 

 

 

*

C 

Je n'ai de cette année 1974 que les photos que m'offrit le peintre Astawa le lendemain d'une danse qu'on me fit faire dans le temple de Batuan, car j'avais quitté l'Europe sans un appareil de photo, et j'avais apporté à mon professeur Ida Bagous Ktut Raï tout l'argent de ma bourse d'études, obtenue pour une maîtrise sur "peinture et poésie", afin qu'il puisse construire sa maison, au lieu de vivre avec son fils Dharma et ses deux femmes dans une hutte où le toit laissait passer la pluie, et il s'était entendu avec son cousin Astawa pour qu'il me loge en attendant que la maison de 4 pièces soit construite . Je n'avais gardé que ce qu'il fallait pour les voyages, je ne pouvais même pas acheter les costumes de danse, mon maître empruntait ceux des temples où il me faisait danser, et là ils étaient parfois trop petits , je devais réduire l'ampleur de ma respiration et mouvements. Lorsque  les paroles de cette chanson commencèrent à m'habiter sur le Tanpomas, et que j'y dansais , c'était en fait les mouvements sans contrainte du ballet moderne que m'enseignait Roger Ribes , d'ailleurs à l'arrivée de l'avion de Bali à Paris en 1971 , j'étais allé directement à ses cours avec mon cadeau , un des deux xylophones de djoget bungbung offerts par un musicien apres qu'on m'eut fait danser sur cette musique dans le temple de Bangli, dont le rajah donna mon prénom à celui de ses enfants qui vit le jour ces temps là . 

 

Ci dessous je suis à Bali en 1971, et plus bas, dans le temple de Batuan, dansant lors  d'une cérémonie qui eut lieu peu après que le Tampomas m'eut laissé à Java. Ensuite je pris le train puis le ferry à Banyuwangi pour passer à Bali .Un jeune balinais le  lendemain de ma première arrivée à Bali en 1971 m'avait pris par la main pour me conduire à la cérémonie de son temple puis me présenter à sa famille  . A l'époque les femmes balinaises étaient seins nus à l'heure du bain ou chez elles , quoique s'habillant pour les prières et la photo .Par contre le contact physique entre sexes différent était publiquement prohibé, alors que même hétérosexuels les filles et les garçons se prenaient par la main, et il aurait été insultant de toucher la tête d'un enfant . Moeurs différentes .  Le jeune homme qui m' invitait pour un thé lors de cette fête religieuse, apres m'avoir abordé dans la rue et conduit au temple où l'appelait le kulkul, le tambour de bois,  était étudiant en informatique, je ne savais même pas ce que le mot voulait dire, et son père était ingénieur.

 

 

opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

 

 

*

L'île de Bali, et à gauche, extrémité de Java . Au Sud l'île balinaise de Nusa Penida. Entre Bali et Nusa Penida passe la ligne Wallace, qui est supposée distinguer l'Océanie de l'Asie. La différence est climatique, car en raison de sommets moins élevés , à partir de Nusa Penida le climat est plus sec. A l'époque où j'y vivais Bali était peuplée de"environ 3 millions d'habitants , avec environ 30 000 orchestres , appellés Gamelan quel que soit le style,  orchestres de flûtes ,de guimbardes , de xylophones et métallophones.

 

opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

 

*

 

opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

 *

D

Ci dessous , danse auto filmée à Haumi, Moorea le  5 juin 2008 avec la Webcam de l'ordi monté au magasin Equinoxe. Pendant la danse, je chante une version de cette chanson, dont les paroles , similaires à celles de 1977, 2011 et 2012 publiées plus bas,sont mîmées entre les parties purement rythmiques. Comme j'avais enregistré de loin juste avec l'ordi , la piste son du chant n'était qu'à peine utilisable, donc   j'ai joué  sur ces images une musique purement instrumentale , c'est mixé avec des sous titres et a été classé en clé  80 . En deuxième position on trouvera la même vidéo  réalisée le 14 mai 2008  mais sans les sous titres ni le recadrage, classée dans les archives de  la clé 64 ainsi que la vidéo qu'on trouvera en 3ème position. Cette derniere , qui peut être utile pour ajuster la danse du lecteur sur ce chant n'est pas très réussie car la danse est autofilmée mal cadrée de  près pendant que je chante dans un coin d'ombre au bord du lagon de Maatea . C'est avec l'écorce de cet arbre purau  que l'on fabrique les jupes de danse  , celles portées par hommes et femmes à Moorea, et qui de loin ressemblent à des pagnes en rafia .

 

Cette danse , ainsi que d'autres isolées, qui ne racontent pas une histoire, a été classée  dans  mes Gymnosophies . Elle est intégrée à la clé 80, qui présente une version de l'épisode du Théâtre des oiseaux de paradis où Oriata et Nanihi vivent sur la planète Rotahiraa, qui veut dire, en tahitien Synchronisation, elle  est appellée Abalyon dans d'autres versions . Avant de partir sur la planète Terre pour y proclamer l'Unité Humaine et faire enchaîner Morjine , la démonesse des nationalismes, qui a trahi le Phénix son maître en fondant des cultes plutôt qu'en éduquant les consciences , l'enfant Hoani grandit dans l'exemple de l'amour évolutif d'Oriata et de Nanihi ,qui s'exprime à travers les chants et danses des Gymnosophies 

 

 opus 705 , version de la clé 80, section 14 :

http://www.youtube.com/watch?v=VAD9-oTFgs0&list=PL3D927E87226FF9DF&index=25

 

 

 

opus 705 :"Pose ta tête", version  filmée le 5 juin 2008  et classée en  archive dans  la  clé  64, c'est la même version que précédemment  mais publiée pour que le lecteur puisse déchiffrer sans les sous titres le langage des mains, appelé mudras en Inde et Aparima en Polynésie :

 Toujours dans la clé 64 , filmée le 14 mai 2008, la même danse chantée  avec des variantes et là les paroles sont chantées sur l'aparim

*

 

E

 

version du 19 mars 2013 :

 

 

C'était l'année 1974.

 

 

 

Je m'étais délivré de l'esclavage du désir et de la peur

 

 

 

partiellement sans doute, et parce que d'autres illusions

 

 

 

me tenaient lieu d'espérance ...

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui 39 ans plus tard, ai je vieilli ?

 

 

 

Je ne le sens pas dans mon corps,

 

 

 

il me semble plutot que mon corps 

 

 

 

est davantage sous mon contrôle.

 

 

 

Je regarde mieux en face la maladie d'angoisse de l'espèce

 

 

 

et pourtant je doute qu'on puisse la vaincre au delà de soimême.

 

 

 

 

 

 

 

Mais en 1974 jadis sur ce bateau  dans la mer de Chine

 

 

 

je dansais comme un chiot qui se secoue en sortant de l'eau ...

 

 

 

c'était pour me débarasser des vasanas,

 

 

 

de l'héritage des âges dans la chair ...

 

 

 

 

 

 

 

Le monde mbengété ce qu'on appelle l' Occidental,

 

 

 

m'avait marqué au fer rouge  et je le fuyais.

 

 

 

Je ne savais pas encore que toute l'humanité 

 

 

 

avait été marquée comme bétail au fer rouge .

 

 

 

 

 

 

 

Je  découvrais à peine

 

 

 

qu'il y avait en Orient un bras de fer plus implacable encore

 

 

 

entre les donneurs de lait cosmique

 

 

 

et les maîtres vampires

 

 

 

ceux qui légifèrent  les destins !

 

 

 

 

 

 

 

Ma confiance était aveugle

 

 

 

Ma confiance dans mon avenir

 

 

 

et dans les peuples des tropiques

 

 

 

mais bientôt je vis qu'ils marginalisaient

 

 

 

 

 

 

 

comme les mbengétés de l'Australie à l'Erope

 

 

 

ses maîtres les plus précieux

 

 

 

parceque trop universels  pour les priorités des castes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La luminosité de l'été perpétuel pouvait restituer l'Eden

 

 

 

Et le navireTanpomas était en train de traverser la ligne de l'équateur

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui mon désespoir est total, mais tranquille

 

 

 

Je fais comme si j'espérais

 

 

 

et  la félicité est plus complete dans mon coeur

 

 

 

car je sais que moi seul

 

 

 

 peut y lever des arbres  et y ouvrir des fleurs

 

 

 

et que même s' ils seront abattus par le complot inconscient

 

 

 

des habitudes et superstitions collectives

 

 

 

ce n'est pas en cédant à leur chantage  que j'arrêterai leur tsunami

 

 

 

alors à quoi bon interrompre ma danse

 

 

 

puisqu'elle est soleil sur le cimetière ?

 

 

 

 

 

 

 

En 1974 j'étais dans l'espérance

 

 

 

mais je souffrais davantage de l'hypocrisie des civilisations

 

 

 

car je croyais pouvoir la soigner 

 

 

 

sans y parvenir

 

 

 

et donc mon bénévolat dérangeait

 

 

 

comme un égo immense

 

 

 

un trip personnel, une ingérence,

 

 

 

chacun apparemment était satisfait de son ambiance.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La danse s'était levée en moi comme une résistance 

 

 

 

aux vents de l'hérédité qui venaient du passé

 

 

 

et de la fatalité qui venait du futur.

 

 

 

Au moins je m'orbitais dans les rythmes cosmiques

 

 

 

et ce n'était pas ceux du divertissement 

 

 

 

qu'on attend de tous les arts  en société.

 

 

 

 

 

 

 

Je croyais quand même encore aux moissons d'avenir

 

 

 

alors que je ne crois plus qu'à celles du présent

 

 

 

 

 

 

 

J'étais audacieux mais imprudent

 

 

 

je détruisais les chances tout en me construisant.

 

 

 

Aujourd'hui je détruis mes attentes

 

 

 

pour ne pas cesser de me construire

 

 

 

je me contente du spectateur Divin

 

 

 

et suis fatigué de la pédagogie pour les étudiants mondains.

 

 

 

 

 

 

 

J'ai fait le bilan de l'imposture de l'espèce

 

 

 

surtout que certains de ses fonctionnaires

 

 

 

 me traitent comme un ennemi, un nuisible, du bétail

 

 

 

Les pangloss et les Ponce pilate leur laissent les mains libres.

 

 

 

 

 

 

 

Si je témoigne c'est pour gagner mon Paradis

 

 

 

c'est pour les quelques uns qui m'ont compris.

 

 

 

Partager mon héritage est mon unique raison de vivre ...

 

 

 

 

 

 

 

Le rivage est peut être désert mais je suis vivant

 

 

 

or en 1974 je redoutais davantage la solitude

 

 

 

j'étais en manque de l'écoute d'autrui

 

 

 

j'avais besoin d' une humanité qui n'annonce son extinction

 

 

 

que pour une évolution

 

 

 

 sur la planète ...

 

 

 

 

 

 

 

Maintenant  j'apprécie l'écoute d'autrui

 

 

 

j'y reconnais mes vrais amis

 

 

 

sinon cette foire d'empoigne  de l'humanité décervelée

 

 

 

me parait juste tristement égarée

 

 

 

loin du secret des étoiles

 

 

 

prêtes à accueillir nos âmes !

 

 

 

 

 

 

 

Je m'étais délié des fausses sécurités du sexe

 

 

 

Elisabeth n'avait pas voulu me suivre autrement qu'en théorie

 

 

 

donc je pouvais tourner en rond longtemps pour l'attendre

 

 

 

j'étais donc parti seul

 

 

 

Notre amour s'était donné toutes les libertés

 

 

 

qu'il était devenu une sorte d'amitié

 

 

 

mais virtuels étaient les actes de foi et les partouzes ...

 

 

 

 

 

 

 

En effet ce qu'on prétend être n'est qu'un rêve 

 

 

 

tant qu'on n'a pas fait le sacrifice de ses peurs et de ses spéculations

 

 

 

pour la véridicité de la quête et de l'étude.

 

 

 

 

 

 

 

On  pouvait accueillir pour la fusion les âmes perdues

 

 

 

les autres sexes errants dans  nos propres  problèmes

 

 

 

il n'y avait que des destins limitées par leurs regards et leurs aspirations

 

 

 

et dans le confort de Mbeng encore dominateur des matières premieres

 

 

 

nous ne pouvions que nous lamenter de nos misères ...

 

 

 

 

 

 

 

Pourtant mon pouvoir d'achat était meilleur que maintenant

 

 

 

mais il semblait insuffisant à Elisabeth et aux amis pour partir à l'aventure

 

 

 

La peur de désobéir aux égrégores grégaires

 

 

 

et aux addictions

 

 

 

se déguisait en peur de manquer

 

 

 

mais même les impasses étaient imaginaires

 

 

 

alors j'étais parti seul, fidèle à la promesse faite à mon âme

 

 

 

Je me sentais en sécurité sur les mers comme Sindbad

 

 

 

en dépit des naufrages possibles 

 

 

 

pourvu que je renie le destin espéré par ma famille

 

 

 

drapée dans sa malédiction

 

 

 

comme dans l'uniforme même du succès et de la sagesse !

 

 

 

 

 

 

 

Je me disais que mon voyage serait sans retour

 

 

 

je deviendrai balinais blanc

 

 

 

j'avais rêvé d'un rivage definitif

 

 

 

et vu dans le sommeil les huttes au bord de mer

 

 

 

où j'allais vivre trente ans plus tard,

 

 

 

et je croyais qu'elles étaient à Bali

 

 

 

alors qu'elles étaient à Haapiti.

 

 

 

 

 

 

 

En 1974 je n'avais même pas emporté un appareil de photos

 

 

 

je voulais seulement me construire

 

 

 

recommencer ma vie.

 

 

 

 

 

 

 

A Bali les soldats m'avaient dit

 

 

 

que je devais aller chercher un nouveau visa à Singapour

 

 

 

à l'ambassade d'Indonésie

 

 

 

J'y étais allé au début de l'année

 

 

 

et sur ce bateau j'en revenais.

 

 

 

 

 

 

 

A Singapour j'étais monté dans  une sorte de grande barque 

 

 

 

avec une toiture pour protéger les passagers du soleil ...

 

 

 

Le clapotis de la mer nous éclaboussait 

 

 

 

Et nous avions avancé entre les petites îles

 

 

 

au milieu desquelles  s'élevait parfois la hutte isolée

 

 

 

d'un pécheur chinois sur pilotis

 

 

 

à côté  d'un parc à poissons de la taille de sa demeure

 

 

 

où il suffisait de hisser un filet avec des cordes

 

 

 

pour piéger les poissons

 

 

 

Je me demandais comment ces bouts de bois

 

 

 

pouvaient résister aux tempêtes ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et nous étions arrivés à l'île de Tangjung Pinang

 

 

 

Nous attendions au large l'arrivée du Tanpomas 

 

 

 

Et lorsqu'il fut là énorme comme un immeuble 

 

 

 

nous gravîmes la passerelle

 

 

 

et partout étaient assis des bataks, 

 

 

 

et plusieurs groupes à divers coins du bateau chantaient avec des guitares

 

 

 

 

 

 

 

Et moi je ne pouvais m'empêcher de danser

 

 

 

car la danse était ma voie d'évolution, elle l'est toujours

 

 

 

pour participer à la beauté du monde !

 

 

 

Au crépuscule je dansais encore ...

 

 

 

 

 

 

 

Même lorsque mon corps était blessé

 

 

 

je pensais le soigner en l'oubliant et en dansant

 

 

 

Parfois c'est vrai, parfois c'est une erreur,

 

 

 

tout dépend de la nature de la souffrance ...

 

 

 

mais en ces temps là mon discernement était moindre

 

 

 

et je m'abandonnais de toutes façons au vent de la danse

 

 

 

comme qui l'esprit que j'invitais en moi

 

 

 

me débarassait de ma destinée ...

 

 

 

C'était vrai mais il me fallait l'entendre

 

 

 

et savoir dialoguer avec lui ...

 

 

 

 

 

 

 

la nuit venue un géant qui chantait se leva sur le pont 

 

 

 

et il me saisit les mains

 

 

 

et il se mit à tournoyer sans se lasser sur le choeur des passagers

 

 

 

avec moi qui flottait parallèle au sol

 

 

 

et comme la piste était étroite 

 

 

 

j'étais la moitié de ces cercles au dessus de la mer

 

 

 

s'il  m'avait lâché les poignets j'aurais été abandonné aux requins

 

 

 

j'y pensais  au fil de ces tours qu'il m'offrait et qui nous enivraientr

 

 

 

et je m'imaginais dans l'eau avec au loin le Tanpomas

 

 

 

qui poursuivait sa route avec ses lumieres scintillantes sur la mer ...

 

 

 

 

 

 

 

Enfin le géant me posa sur le sol.

 

 

 

Un couple de Bataks m'invita au nigth club du bateau

 

 

 

Mais on ne me laissa pas entrer 

 

 

 

car je n'avais que des tongues

 

 

 

il fallait des chaussures fermées

 

 

 

C'était réservé aux gens importants

 

 

 

ceux qui prouvent à chaque pas

 

 

 

qu'ils ont beaucoup d'argent

 

 

 

même s'ils emprisonnent leurs propres pieds .

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

En fait je préférais danser  dans la brise marine

 

 

 

sur les chants bataks où revenait souvent une mélodie  

 

 

 

sur laquelle je mettais mentalement des paroles en français ...

 

 

 

 

 

 

 

Je  pensais que seule pourrait être mon épouse

 

 

 

celle qui n'aurait jamais peur de danser 

 

 

 

jamais un prétexte pour capituler

 

 

 

devant les regards torves 

 

 

 

de ceux que la liberté provoque  au mépris ...

 

 

 

 

 

 

 

Oui elle serait ma femme celle qui ne craindrait pas

 

 

 

de dormir sur les plages, ou au bord des chamins

 

 

 

et dans les forêts,

 

 

 

pour moi la beauté était fille de l'audace

 

 

 

j'affirmais même la plus laide femme 

 

 

 

peut construire  un regard splendide par ses vertus

 

 

 

tandis que sur les magazines s'affichaient 

 

 

 

des tops modèles aux yeux  plus vides que ceux des bêtes ...

 

 

 

Moi je voyais  qu'elles étaient seulement affamés

 

 

 

de compensations matérielles à leur ambition insatiables

 

 

 

et de flatteries qui les dispense de l'étude ...

 

 

 

Or c'est dans notre  valeur réelle

 

 

 

 que rayonne l'esthétique divine ...

 

 

 

 

 

 

 

je  faisais bondir aux cascades de Bali

 

 

 

dans ma chanson

 

 

 

car elles me nettoyaient de toutes les fausses richesses de la destinée

 

 

 

et he pensais à Dewi la fille qui venait se baigner seins nus 

 

 

 

 devant la maison d'Astawa où je vivais ...

 

 

 

Ses sourires étaient des appels caressants 

 

 

 

 

 

 

 

Son père Bharata  m'invitait à l'épouser 

 

 

 

C'était un préalable mais en ces temps là 

 

 

 

il était tres difficile de rester en Indonésie pour un citoyen français

 

 

 

et je ne voulais pas l'emmener vivre en Europe

 

 

 

je ne voulais plus connaître la froidure

 

 

 

j'étais à l'aube d'une longue vie tropicale ...

 

 

 

Sous l'équatreur il me semblait

 

 

 

que l'on ne pouvait jamais manquer de lait ou de papayes !

 

 

 

j'ignorais jusqu'où va le pouvoir destructeur

 

 

 

des jardiniers totalitaires ...

 

 

 

 

 

 

 

Les vaches de bali étaient fines comme des biches

 

 

 

et autour d'elle il y avait toujours des champignons enchantés !

 

 

 

Bharata me disait que si je n'avais pas d'argent

 

 

 

il suffirait qu'il me donne une partie de ses sawah,

 

 

 

c'est à dire de ses champs de riz

 

 

 

Ensemble nous les culteverions

 

 

 

et ensemble nous  allions perpétuer dans le Gambuh

 

 

 

où il dansait le rôle de Panji 

 

 

 

ou faisait sonner le rebab, une vièle 

 

 

 

comme à Java mais avec de bien plus longues oreilles

 

 

 

de bois, je parle des deux chevilles d'accord ...

 

 

 

 

 

 

 

néammoins pour rester c'étaient les visas indonésiens qui manquaient .

 

 

 

Selon la loi la femme devait suivre son mari dans son pays

 

 

 

Aujourd'hui tout est plus facile , il suffit pour une carte de séjour à Bali

 

 

 

de montrer 2000 dollars de revenu par mois ...

 

 

 

 

 

 

 

Ma pension de retraite polynésienne est trois fois inférieure.

 

 

 

 

 

 

 

Bureaucrates , politiciens , cessez de ventriloquer nos destins

 

 

 

nous ne sommes pas du bétail , vos frontières

 

 

 

sont des mauvais sorts lancés  sur l'amour , l'art et le progrés social

 

 

 

Unissons nous , femmes et hommes de connaissance

 

 

 

afin de proclamer l'unité humaine et la liberté

 

 

 

d'expression et de circulation !

 

 

 

 

 

 

 

Voilà le chantier du nouveau siècle

 

 

 

déjouer les mises en scène des médias et des exploiteurs

 

 

 

déguisés derriere de fausses allégeances religieuses ou socialo communistes

 

 

 

déjouer les mirages de la politique ploticienne

 

 

 

et où à force de ne penser qu'aux enfants de son clan

 

 

 

on sacrifie aux démons sa propre identité humaine !

 

 

 

 

 

 

 

En ce temps là en cheminant vers les rivières de Bali je sifflais l'Internationale

 

 

 

Cela ne m'empêchais pas d'accueillir

 

 

 

dans mon coeur la lumiere Divine supramentale

 

 

 

qui m'enseignait à un résister dans ce monde de raksasas et de poncePilates

 

 

 

je ne confondais pas l'Inquisition et la bonté du Christ

 

 

 

ni la flûte de vertèbres de Maiakovski avec  les goulags de Staline  ...

 

 

 

 

 

 

 

J'étais devenu un passager clandestin

 

 

 

inexplicable, indéfendable selon les clivages  des conflits de l'époque ...

 

 

 

ceux qui me dénigraient disaient que je n'étais qu'un faiseur de chansons

 

 

 

 et ceux qui avaient reconnu leur révolte dans  mes poèmes

 

 

 

commençaient à se demander si j'étais mort

 

 

 

ou devenu fou , j'avais quitté Paris  

 

 

 

qui n'était plus  pour moi le centre de l'intelligence

 

 

 

quoiqu'en pinyin son nom  s'écrive  aussi Bali ...

 

 

 

 

 

 

 

J'apprenais le Baris qqui dans le théâtre

 

 

 

était aussi la danse d'Arjuna

 

 

 

face aux tentations de la femme cochon

 

 

 

et face à la guerre qui sans le berger céleste  

 

 

 

semblait perdue d'avance

 

 

 

Après que les kauravas eut refusé à mes rêves

 

 

 

même une motte de terre sur une tête d'épingle !

 

 

 

 

 

 

 

Désormais je chantais pour faire savoir

 

 

 

comment j'imaginais  la femme que j'attendais 

 

 

 

pour refonder le monde au moins à deux

 

 

 

dans l'utopie de la danse et de l'ascèse

 

 

 

qui sauve l'espace et le temps de la prostitution...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce serait une femme, je la voyais à la prou du navire

 

 

 

danser dès l'aube pour accueillir l'oiseau qui me guidait

 

 

 

et dont j'avais accroché l'image avec mon poème

 

 

 

calligraphié comme dans une bande dessinée

 

 

 

dans un cadre au dessus de la porte de la chambre où je dormais ...

 

 

 

 

 

 

 

Je parlais de loin à cette femme en silence et mélodie

 

 

 

Elle qui les remplacerait toutes les femmes par ses vertus ...

 

 

 

Cette année là j'avais tenté d'être chaste

 

 

 

A Paris j'avais  trop bu à n'importe quelle vulve 

 

 

 

et découvert qu'il n'existe aucun sexe en dehors des personnes

 

 

 

je n'avais fait que  copuler avec des destinées hypnotisées,

 

 

 

avec la limite de leurs pensées et de leurs espérances marécageuses ...

 

 

 

 

 

 

 

J'étais  certes addicté aux  seins coupes parfumées

 

mais Raï, le tandak, le conteur du du théâtre gambuh

 

 

 

chantait et me faisait chanter 

 

" Du sein de la Mère cosmique coulait le lait des étoiles ..."

 

 

 

 

 

Comment pourrais je désirer une compagne qui l'ignorerait

 

 

 

et qui ne jetterait pas ses bijoux de vanité dans la rivière ?

 

 

*

 

 

*

F

Section 53 de la clé 82 du Théâtre des oiseaux de Paradis, tres légèrement corrigée le 18 mars 2013 , l'enregistrement reprend ces accords . L' édition complète du 8 novembre 2012  avec ses  128 sections est publiée sur 

http://arevareva.wordpress.com/2012/11/08/hello-world/

 

___

 

/2G6/Pose ta tête sur mon épaule ...

/3D7/Souris au ciel et à la mer !

/1Eb7/L'oiseau de paradis s'est posé

/1D7/sur la cime de l'arbre...

/2G6/Entends son souffle dans nos coeurs !

 

/1C/Il vole d'île en île

/1G7/ Il fait son nid dans tes cheveux ...

/6Eb7/Tu es la beauté faite fille ...

/1G6/tes vertus à chaque pas rayonnent !

 

/1Eb7/Par dessus le ciel encombré de nuages

/1G6/tu as levé mon phare d'amour,

/1D7/tu as plongé nue dans les vagues,

/3D7/dans les eaux miroirs du soleil !

/6Eb7/Tu m'as tendu la main et pour me plaire

/3G/tu as reçu ma foudre mon éclair !

 

/1Eb7/Dans ton regard une source a surgi ...

/2G6/Tu danses même sous la pluie !

Dans la forêt tu sais faire ton lit ...

/1C/Ta douceur jamais ne tarit !

 

/3D7/...J'ai bu à la colline de ton sein

/1G7/ta paix en dépit des tempêtes

/1D7/ta danse est mon seul trésor

/1G7/mon chant ta seule parure !

 

/1C/...Oh vois : l'oiseau prend l'élan de son vol

... Que nos baisers nous purifient

/3D7/dans les courants de la cascade

/2G6/où tu trouves tes couleurs !

*

G

Extraits de la clé 75 

J'ai classé  dans les dossiers de la  clé 75  tous  les enregistrements audio que je n'ai pas classés dans d'autres clés  comme les clés 1, 3, 14, 15, 65, 66 et les bandes sons d'autres clés vidéos . Les deux fichiers audio sont donc des archives, le premier a conservé le thème musical batak  et le deuxième est davantage dans l'esprit d'Eddie Lund, grand maître de la musique tahitienne , dont les partitions et la photo sont publiées dans les dans un des albums de la page "Fondation Abalyon"

 

archive de cette chanson avec la voix de Christine en 1977 en Inde :

 

archive de cette chanson avec ma voix en 1993 à Mooréa :

 

 

 

archive d'une interprétation de cette chanson en 2011 en Afrique :

 

 

archive d'une interprétation de cette chanson en 2012 en Afrique :

 

 

 

 

 

 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article