• opus 705 : Pose ta tête

     

    A

    Lecture chantée  le 18 mars 2013  de la section 53 de la clé 82 du Théâtre des oiseaux de Paradis. S'agissant d'un chant qui a connu une multitude de versions celles ci ne sont numérotées que par leur date d'enregistrement ou de création.

    http://www.wat.tv/audio/opus-705-version-2013-5xnvf_2hlcv_.html

    La toute première version a été composée sur le bateau Tampomas en 1974 entre l'île de Tanjung Pinang et Jakarta, sur lequel je fis la rencontre du peuple de chanteurs que sont les bataks . Le navire n'était peuplé que de bataks  embarqués à  Sumatra. A peine je les entendis que je ne pus m'empêcher de danser sur leurs chants, puis pendant la fête ,la nuit venue  ,un géant parmi eux saisit mes mains et me fit tourner sur le pont de sorte qu'il aurait suffi qu'il me lâche pour que je sois jeté dans les eaux aux requins dont on disait qu'ils pullulaient. Il y avait une boîte de nuit sur ce gros bateau , certains voulurent ensuite m'y inviter mais on ne m'y laissa pas entrer car il fallait des chaussures fermées ... je lus sur le journal  que ce navire sombra peu après corps et biens, son hélice s'en étant  détachée, des voies d'eau s'étaient ouvertes je ne sais comment . La première version de cet opus était une reprise d'une mélodie batak, avec les paroles  en français ... 

     

    *

    B

    PEINTURE ET DESSINS DE DOMINIQUE ORIATA TRON

     

     

    opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

     

    opus 227 : te hopura'a i te pu

     = le bain dans la piscine naturelle d'un torrent

     ACRYLIQUE SUR TOILE DE DOMINIQUE ORIATA TRON

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    opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

     

    opus 95 :TE 'ORI O TE HĪTĀPERE

    = la danse de la cascade

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    opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

     

    opus 226

    opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

     = ici  je lui ai donné rendez vous 

     

     

     

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    C 

    Je n'ai de cette année 1974 que les photos que m'offrit le peintre Astawa le lendemain d'une danse qu'on me fit faire dans le temple de Batuan, car j'avais quitté l'Europe sans un appareil de photo, et j'avais apporté à mon professeur Ida Bagous Ktut Raï tout l'argent de ma bourse d'études, obtenue pour une maîtrise sur "peinture et poésie", afin qu'il puisse construire sa maison, au lieu de vivre avec son fils Dharma et ses deux femmes dans une hutte où le toit laissait passer la pluie, et il s'était entendu avec son cousin Astawa pour qu'il me loge en attendant que la maison de 4 pièces soit construite . Je n'avais gardé que ce qu'il fallait pour les voyages, je ne pouvais même pas acheter les costumes de danse, mon maître empruntait ceux des temples où il me faisait danser, et là ils étaient parfois trop petits , je devais réduire l'ampleur de ma respiration et mouvements. Lorsque  les paroles de cette chanson commencèrent à m'habiter sur le Tanpomas, et que j'y dansais , c'était en fait les mouvements sans contrainte du ballet moderne que m'enseignait Roger Ribes , d'ailleurs à l'arrivée de l'avion de Bali à Paris en 1971 , j'étais allé directement à ses cours avec mon cadeau , un des deux xylophones de djoget bungbung offerts par un musicien apres qu'on m'eut fait danser sur cette musique dans le temple de Bangli, dont le rajah donna mon prénom à celui de ses enfants qui vit le jour ces temps là . 

     

    Ci dessous je suis à Bali en 1971, et plus bas, dans le temple de Batuan, dansant lors  d'une cérémonie qui eut lieu peu après que le Tampomas m'eut laissé à Java. Ensuite je pris le train puis le ferry à Banyuwangi pour passer à Bali .Un jeune balinais le  lendemain de ma première arrivée à Bali en 1971 m'avait pris par la main pour me conduire à la cérémonie de son temple puis me présenter à sa famille  . A l'époque les femmes balinaises étaient seins nus à l'heure du bain ou chez elles , quoique s'habillant pour les prières et la photo .Par contre le contact physique entre sexes différent était publiquement prohibé, alors que même hétérosexuels les filles et les garçons se prenaient par la main, et il aurait été insultant de toucher la tête d'un enfant . Moeurs différentes .  Le jeune homme qui m' invitait pour un thé lors de cette fête religieuse, apres m'avoir abordé dans la rue et conduit au temple où l'appelait le kulkul, le tambour de bois,  était étudiant en informatique, je ne savais même pas ce que le mot voulait dire, et son père était ingénieur.

     

     

    opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

     

     

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    L'île de Bali, et à gauche, extrémité de Java . Au Sud l'île balinaise de Nusa Penida. Entre Bali et Nusa Penida passe la ligne Wallace, qui est supposée distinguer l'Océanie de l'Asie. La différence est climatique, car en raison de sommets moins élevés , à partir de Nusa Penida le climat est plus sec. A l'époque où j'y vivais Bali était peuplée de"environ 3 millions d'habitants , avec environ 30 000 orchestres , appellés Gamelan quel que soit le style,  orchestres de flûtes ,de guimbardes , de xylophones et métallophones.

     

    opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

     

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    opus 705 : POSE TA TETE SUR MON EPAULE

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    D

    Ci dessous , danse auto filmée à Haumi, Moorea le  5 juin 2008 avec la Webcam de l'ordi monté au magasin Equinoxe. Pendant la danse, je chante une version de cette chanson, dont les paroles , similaires à celles de 1977, 2011 et 2012 publiées plus bas,sont mîmées entre les parties purement rythmiques. Comme j'avais enregistré de loin juste avec l'ordi , la piste son du chant n'était qu'à peine utilisable, donc   j'ai joué  sur ces images une musique purement instrumentale , c'est mixé avec des sous titres et a été classé en clé  80 . En deuxième position on trouvera la même vidéo  réalisée le 14 mai 2008  mais sans les sous titres ni le recadrage, classée dans les archives de  la clé 64 ainsi que la vidéo qu'on trouvera en 3ème position. Cette derniere , qui peut être utile pour ajuster la danse du lecteur sur ce chant n'est pas très réussie car la danse est autofilmée mal cadrée de  près pendant que je chante dans un coin d'ombre au bord du lagon de Maatea . C'est avec l'écorce de cet arbre purau  que l'on fabrique les jupes de danse  , celles portées par hommes et femmes à Moorea, et qui de loin ressemblent à des pagnes en rafia .

     

    Cette danse , ainsi que d'autres isolées, qui ne racontent pas une histoire, a été classée  dans  mes Gymnosophies . Elle est intégrée à la clé 80, qui présente une version de l'épisode du Théâtre des oiseaux de paradis où Oriata et Nanihi vivent sur la planète Rotahiraa, qui veut dire, en tahitien Synchronisation, elle  est appellée Abalyon dans d'autres versions . Avant de partir sur la planète Terre pour y proclamer l'Unité Humaine et faire enchaîner Morjine , la démonesse des nationalismes, qui a trahi le Phénix son maître en fondant des cultes plutôt qu'en éduquant les consciences , l'enfant Hoani grandit dans l'exemple de l'amour évolutif d'Oriata et de Nanihi ,qui s'exprime à travers les chants et danses des Gymnosophies 

     

     opus 705 , version de la clé 80, section 14 :

    http://www.youtube.com/watch?v=VAD9-oTFgs0&list=PL3D927E87226FF9DF&index=25

     

     

     

    opus 705 :"Pose ta tête", version  filmée le 5 juin 2008  et classée en  archive dans  la  clé  64, c'est la même version que précédemment  mais publiée pour que le lecteur puisse déchiffrer sans les sous titres le langage des mains, appelé mudras en Inde et Aparima en Polynésie :

     Toujours dans la clé 64 , filmée le 14 mai 2008, la même danse chantée  avec des variantes et là les paroles sont chantées sur l'aparim

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    E

     

    version du 19 mars 2013 :

     

     

    C'était l'année 1974.

     

     

     

    Je m'étais délivré de l'esclavage du désir et de la peur

     

     

     

    partiellement sans doute, et parce que d'autres illusions

     

     

     

    me tenaient lieu d'espérance ...

     

     

     

     

     

     

     

    Aujourd'hui 39 ans plus tard, ai je vieilli ?

     

     

     

    Je ne le sens pas dans mon corps,

     

     

     

    il me semble plutot que mon corps 

     

     

     

    est davantage sous mon contrôle.

     

     

     

    Je regarde mieux en face la maladie d'angoisse de l'espèce

     

     

     

    et pourtant je doute qu'on puisse la vaincre au delà de soimême.

     

     

     

     

     

     

     

    Mais en 1974 jadis sur ce bateau  dans la mer de Chine

     

     

     

    je dansais comme un chiot qui se secoue en sortant de l'eau ...

     

     

     

    c'était pour me débarasser des vasanas,

     

     

     

    de l'héritage des âges dans la chair ...

     

     

     

     

     

     

     

    Le monde mbengété ce qu'on appelle l' Occidental,

     

     

     

    m'avait marqué au fer rouge  et je le fuyais.

     

     

     

    Je ne savais pas encore que toute l'humanité 

     

     

     

    avait été marquée comme bétail au fer rouge .

     

     

     

     

     

     

     

    Je  découvrais à peine

     

     

     

    qu'il y avait en Orient un bras de fer plus implacable encore

     

     

     

    entre les donneurs de lait cosmique

     

     

     

    et les maîtres vampires

     

     

     

    ceux qui légifèrent  les destins !

     

     

     

     

     

     

     

    Ma confiance était aveugle

     

     

     

    Ma confiance dans mon avenir

     

     

     

    et dans les peuples des tropiques

     

     

     

    mais bientôt je vis qu'ils marginalisaient

     

     

     

     

     

     

     

    comme les mbengétés de l'Australie à l'Erope

     

     

     

    ses maîtres les plus précieux

     

     

     

    parceque trop universels  pour les priorités des castes.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La luminosité de l'été perpétuel pouvait restituer l'Eden

     

     

     

    Et le navireTanpomas était en train de traverser la ligne de l'équateur

     

     

     

     

     

     

     

    Aujourd'hui mon désespoir est total, mais tranquille

     

     

     

    Je fais comme si j'espérais

     

     

     

    et  la félicité est plus complete dans mon coeur

     

     

     

    car je sais que moi seul

     

     

     

     peut y lever des arbres  et y ouvrir des fleurs

     

     

     

    et que même s' ils seront abattus par le complot inconscient

     

     

     

    des habitudes et superstitions collectives

     

     

     

    ce n'est pas en cédant à leur chantage  que j'arrêterai leur tsunami

     

     

     

    alors à quoi bon interrompre ma danse

     

     

     

    puisqu'elle est soleil sur le cimetière ?

     

     

     

     

     

     

     

    En 1974 j'étais dans l'espérance

     

     

     

    mais je souffrais davantage de l'hypocrisie des civilisations

     

     

     

    car je croyais pouvoir la soigner 

     

     

     

    sans y parvenir

     

     

     

    et donc mon bénévolat dérangeait

     

     

     

    comme un égo immense

     

     

     

    un trip personnel, une ingérence,

     

     

     

    chacun apparemment était satisfait de son ambiance.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    La danse s'était levée en moi comme une résistance 

     

     

     

    aux vents de l'hérédité qui venaient du passé

     

     

     

    et de la fatalité qui venait du futur.

     

     

     

    Au moins je m'orbitais dans les rythmes cosmiques

     

     

     

    et ce n'était pas ceux du divertissement 

     

     

     

    qu'on attend de tous les arts  en société.

     

     

     

     

     

     

     

    Je croyais quand même encore aux moissons d'avenir

     

     

     

    alors que je ne crois plus qu'à celles du présent

     

     

     

     

     

     

     

    J'étais audacieux mais imprudent

     

     

     

    je détruisais les chances tout en me construisant.

     

     

     

    Aujourd'hui je détruis mes attentes

     

     

     

    pour ne pas cesser de me construire

     

     

     

    je me contente du spectateur Divin

     

     

     

    et suis fatigué de la pédagogie pour les étudiants mondains.

     

     

     

     

     

     

     

    J'ai fait le bilan de l'imposture de l'espèce

     

     

     

    surtout que certains de ses fonctionnaires

     

     

     

     me traitent comme un ennemi, un nuisible, du bétail

     

     

     

    Les pangloss et les Ponce pilate leur laissent les mains libres.

     

     

     

     

     

     

     

    Si je témoigne c'est pour gagner mon Paradis

     

     

     

    c'est pour les quelques uns qui m'ont compris.

     

     

     

    Partager mon héritage est mon unique raison de vivre ...

     

     

     

     

     

     

     

    Le rivage est peut être désert mais je suis vivant

     

     

     

    or en 1974 je redoutais davantage la solitude

     

     

     

    j'étais en manque de l'écoute d'autrui

     

     

     

    j'avais besoin d' une humanité qui n'annonce son extinction

     

     

     

    que pour une évolution

     

     

     

     sur la planète ...

     

     

     

     

     

     

     

    Maintenant  j'apprécie l'écoute d'autrui

     

     

     

    j'y reconnais mes vrais amis

     

     

     

    sinon cette foire d'empoigne  de l'humanité décervelée

     

     

     

    me parait juste tristement égarée

     

     

     

    loin du secret des étoiles

     

     

     

    prêtes à accueillir nos âmes !

     

     

     

     

     

     

     

    Je m'étais délié des fausses sécurités du sexe

     

     

     

    Elisabeth n'avait pas voulu me suivre autrement qu'en théorie

     

     

     

    donc je pouvais tourner en rond longtemps pour l'attendre

     

     

     

    j'étais donc parti seul

     

     

     

    Notre amour s'était donné toutes les libertés

     

     

     

    qu'il était devenu une sorte d'amitié

     

     

     

    mais virtuels étaient les actes de foi et les partouzes ...

     

     

     

     

     

     

     

    En effet ce qu'on prétend être n'est qu'un rêve 

     

     

     

    tant qu'on n'a pas fait le sacrifice de ses peurs et de ses spéculations

     

     

     

    pour la véridicité de la quête et de l'étude.

     

     

     

     

     

     

     

    On  pouvait accueillir pour la fusion les âmes perdues

     

     

     

    les autres sexes errants dans  nos propres  problèmes

     

     

     

    il n'y avait que des destins limitées par leurs regards et leurs aspirations

     

     

     

    et dans le confort de Mbeng encore dominateur des matières premieres

     

     

     

    nous ne pouvions que nous lamenter de nos misères ...

     

     

     

     

     

     

     

    Pourtant mon pouvoir d'achat était meilleur que maintenant

     

     

     

    mais il semblait insuffisant à Elisabeth et aux amis pour partir à l'aventure

     

     

     

    La peur de désobéir aux égrégores grégaires

     

     

     

    et aux addictions

     

     

     

    se déguisait en peur de manquer

     

     

     

    mais même les impasses étaient imaginaires

     

     

     

    alors j'étais parti seul, fidèle à la promesse faite à mon âme

     

     

     

    Je me sentais en sécurité sur les mers comme Sindbad

     

     

     

    en dépit des naufrages possibles 

     

     

     

    pourvu que je renie le destin espéré par ma famille

     

     

     

    drapée dans sa malédiction

     

     

     

    comme dans l'uniforme même du succès et de la sagesse !

     

     

     

     

     

     

     

    Je me disais que mon voyage serait sans retour

     

     

     

    je deviendrai balinais blanc

     

     

     

    j'avais rêvé d'un rivage definitif

     

     

     

    et vu dans le sommeil les huttes au bord de mer

     

     

     

    où j'allais vivre trente ans plus tard,

     

     

     

    et je croyais qu'elles étaient à Bali

     

     

     

    alors qu'elles étaient à Haapiti.

     

     

     

     

     

     

     

    En 1974 je n'avais même pas emporté un appareil de photos

     

     

     

    je voulais seulement me construire

     

     

     

    recommencer ma vie.

     

     

     

     

     

     

     

    A Bali les soldats m'avaient dit

     

     

     

    que je devais aller chercher un nouveau visa à Singapour

     

     

     

    à l'ambassade d'Indonésie

     

     

     

    J'y étais allé au début de l'année

     

     

     

    et sur ce bateau j'en revenais.

     

     

     

     

     

     

     

    A Singapour j'étais monté dans  une sorte de grande barque 

     

     

     

    avec une toiture pour protéger les passagers du soleil ...

     

     

     

    Le clapotis de la mer nous éclaboussait 

     

     

     

    Et nous avions avancé entre les petites îles

     

     

     

    au milieu desquelles  s'élevait parfois la hutte isolée

     

     

     

    d'un pécheur chinois sur pilotis

     

     

     

    à côté  d'un parc à poissons de la taille de sa demeure

     

     

     

    où il suffisait de hisser un filet avec des cordes

     

     

     

    pour piéger les poissons

     

     

     

    Je me demandais comment ces bouts de bois

     

     

     

    pouvaient résister aux tempêtes ...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Et nous étions arrivés à l'île de Tangjung Pinang

     

     

     

    Nous attendions au large l'arrivée du Tanpomas 

     

     

     

    Et lorsqu'il fut là énorme comme un immeuble 

     

     

     

    nous gravîmes la passerelle

     

     

     

    et partout étaient assis des bataks, 

     

     

     

    et plusieurs groupes à divers coins du bateau chantaient avec des guitares

     

     

     

     

     

     

     

    Et moi je ne pouvais m'empêcher de danser

     

     

     

    car la danse était ma voie d'évolution, elle l'est toujours

     

     

     

    pour participer à la beauté du monde !

     

     

     

    Au crépuscule je dansais encore ...

     

     

     

     

     

     

     

    Même lorsque mon corps était blessé

     

     

     

    je pensais le soigner en l'oubliant et en dansant

     

     

     

    Parfois c'est vrai, parfois c'est une erreur,

     

     

     

    tout dépend de la nature de la souffrance ...

     

     

     

    mais en ces temps là mon discernement était moindre

     

     

     

    et je m'abandonnais de toutes façons au vent de la danse

     

     

     

    comme qui l'esprit que j'invitais en moi

     

     

     

    me débarassait de ma destinée ...

     

     

     

    C'était vrai mais il me fallait l'entendre

     

     

     

    et savoir dialoguer avec lui ...

     

     

     

     

     

     

     

    la nuit venue un géant qui chantait se leva sur le pont 

     

     

     

    et il me saisit les mains

     

     

     

    et il se mit à tournoyer sans se lasser sur le choeur des passagers

     

     

     

    avec moi qui flottait parallèle au sol

     

     

     

    et comme la piste était étroite 

     

     

     

    j'étais la moitié de ces cercles au dessus de la mer

     

     

     

    s'il  m'avait lâché les poignets j'aurais été abandonné aux requins

     

     

     

    j'y pensais  au fil de ces tours qu'il m'offrait et qui nous enivraientr

     

     

     

    et je m'imaginais dans l'eau avec au loin le Tanpomas

     

     

     

    qui poursuivait sa route avec ses lumieres scintillantes sur la mer ...

     

     

     

     

     

     

     

    Enfin le géant me posa sur le sol.

     

     

     

    Un couple de Bataks m'invita au nigth club du bateau

     

     

     

    Mais on ne me laissa pas entrer 

     

     

     

    car je n'avais que des tongues

     

     

     

    il fallait des chaussures fermées

     

     

     

    C'était réservé aux gens importants

     

     

     

    ceux qui prouvent à chaque pas

     

     

     

    qu'ils ont beaucoup d'argent

     

     

     

    même s'ils emprisonnent leurs propres pieds .

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    En fait je préférais danser  dans la brise marine

     

     

     

    sur les chants bataks où revenait souvent une mélodie  

     

     

     

    sur laquelle je mettais mentalement des paroles en français ...

     

     

     

     

     

     

     

    Je  pensais que seule pourrait être mon épouse

     

     

     

    celle qui n'aurait jamais peur de danser 

     

     

     

    jamais un prétexte pour capituler

     

     

     

    devant les regards torves 

     

     

     

    de ceux que la liberté provoque  au mépris ...

     

     

     

     

     

     

     

    Oui elle serait ma femme celle qui ne craindrait pas

     

     

     

    de dormir sur les plages, ou au bord des chamins

     

     

     

    et dans les forêts,

     

     

     

    pour moi la beauté était fille de l'audace

     

     

     

    j'affirmais même la plus laide femme 

     

     

     

    peut construire  un regard splendide par ses vertus

     

     

     

    tandis que sur les magazines s'affichaient 

     

     

     

    des tops modèles aux yeux  plus vides que ceux des bêtes ...

     

     

     

    Moi je voyais  qu'elles étaient seulement affamés

     

     

     

    de compensations matérielles à leur ambition insatiables

     

     

     

    et de flatteries qui les dispense de l'étude ...

     

     

     

    Or c'est dans notre  valeur réelle

     

     

     

     que rayonne l'esthétique divine ...

     

     

     

     

     

     

     

    je  faisais bondir aux cascades de Bali

     

     

     

    dans ma chanson

     

     

     

    car elles me nettoyaient de toutes les fausses richesses de la destinée

     

     

     

    et he pensais à Dewi la fille qui venait se baigner seins nus 

     

     

     

     devant la maison d'Astawa où je vivais ...

     

     

     

    Ses sourires étaient des appels caressants 

     

     

     

     

     

     

     

    Son père Bharata  m'invitait à l'épouser 

     

     

     

    C'était un préalable mais en ces temps là 

     

     

     

    il était tres difficile de rester en Indonésie pour un citoyen français

     

     

     

    et je ne voulais pas l'emmener vivre en Europe

     

     

     

    je ne voulais plus connaître la froidure

     

     

     

    j'étais à l'aube d'une longue vie tropicale ...

     

     

     

    Sous l'équatreur il me semblait

     

     

     

    que l'on ne pouvait jamais manquer de lait ou de papayes !

     

     

     

    j'ignorais jusqu'où va le pouvoir destructeur

     

     

     

    des jardiniers totalitaires ...

     

     

     

     

     

     

     

    Les vaches de bali étaient fines comme des biches

     

     

     

    et autour d'elle il y avait toujours des champignons enchantés !

     

     

     

    Bharata me disait que si je n'avais pas d'argent

     

     

     

    il suffirait qu'il me donne une partie de ses sawah,

     

     

     

    c'est à dire de ses champs de riz

     

     

     

    Ensemble nous les culteverions

     

     

     

    et ensemble nous  allions perpétuer dans le Gambuh

     

     

     

    où il dansait le rôle de Panji 

     

     

     

    ou faisait sonner le rebab, une vièle 

     

     

     

    comme à Java mais avec de bien plus longues oreilles

     

     

     

    de bois, je parle des deux chevilles d'accord ...

     

     

     

     

     

     

     

    néammoins pour rester c'étaient les visas indonésiens qui manquaient .

     

     

     

    Selon la loi la femme devait suivre son mari dans son pays

     

     

     

    Aujourd'hui tout est plus facile , il suffit pour une carte de séjour à Bali

     

     

     

    de montrer 2000 dollars de revenu par mois ...

     

     

     

     

     

     

     

    Ma pension de retraite polynésienne est trois fois inférieure.

     

     

     

     

     

     

     

    Bureaucrates , politiciens , cessez de ventriloquer nos destins

     

     

     

    nous ne sommes pas du bétail , vos frontières

     

     

     

    sont des mauvais sorts lancés  sur l'amour , l'art et le progrés social

     

     

     

    Unissons nous , femmes et hommes de connaissance

     

     

     

    afin de proclamer l'unité humaine et la liberté

     

     

     

    d'expression et de circulation !

     

     

     

     

     

     

     

    Voilà le chantier du nouveau siècle

     

     

     

    déjouer les mises en scène des médias et des exploiteurs

     

     

     

    déguisés derriere de fausses allégeances religieuses ou socialo communistes

     

     

     

    déjouer les mirages de la politique ploticienne

     

     

     

    et où à force de ne penser qu'aux enfants de son clan

     

     

     

    on sacrifie aux démons sa propre identité humaine !

     

     

     

     

     

     

     

    En ce temps là en cheminant vers les rivières de Bali je sifflais l'Internationale

     

     

     

    Cela ne m'empêchais pas d'accueillir

     

     

     

    dans mon coeur la lumiere Divine supramentale

     

     

     

    qui m'enseignait à un résister dans ce monde de raksasas et de poncePilates

     

     

     

    je ne confondais pas l'Inquisition et la bonté du Christ

     

     

     

    ni la flûte de vertèbres de Maiakovski avec  les goulags de Staline  ...

     

     

     

     

     

     

     

    J'étais devenu un passager clandestin

     

     

     

    inexplicable, indéfendable selon les clivages  des conflits de l'époque ...

     

     

     

    ceux qui me dénigraient disaient que je n'étais qu'un faiseur de chansons

     

     

     

     et ceux qui avaient reconnu leur révolte dans  mes poèmes

     

     

     

    commençaient à se demander si j'étais mort

     

     

     

    ou devenu fou , j'avais quitté Paris  

     

     

     

    qui n'était plus  pour moi le centre de l'intelligence

     

     

     

    quoiqu'en pinyin son nom  s'écrive  aussi Bali ...

     

     

     

     

     

     

     

    J'apprenais le Baris qqui dans le théâtre

     

     

     

    était aussi la danse d'Arjuna

     

     

     

    face aux tentations de la femme cochon

     

     

     

    et face à la guerre qui sans le berger céleste  

     

     

     

    semblait perdue d'avance

     

     

     

    Après que les kauravas eut refusé à mes rêves

     

     

     

    même une motte de terre sur une tête d'épingle !

     

     

     

     

     

     

     

    Désormais je chantais pour faire savoir

     

     

     

    comment j'imaginais  la femme que j'attendais 

     

     

     

    pour refonder le monde au moins à deux

     

     

     

    dans l'utopie de la danse et de l'ascèse

     

     

     

    qui sauve l'espace et le temps de la prostitution...

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Ce serait une femme, je la voyais à la prou du navire

     

     

     

    danser dès l'aube pour accueillir l'oiseau qui me guidait

     

     

     

    et dont j'avais accroché l'image avec mon poème

     

     

     

    calligraphié comme dans une bande dessinée

     

     

     

    dans un cadre au dessus de la porte de la chambre où je dormais ...

     

     

     

     

     

     

     

    Je parlais de loin à cette femme en silence et mélodie

     

     

     

    Elle qui les remplacerait toutes les femmes par ses vertus ...

     

     

     

    Cette année là j'avais tenté d'être chaste

     

     

     

    A Paris j'avais  trop bu à n'importe quelle vulve 

     

     

     

    et découvert qu'il n'existe aucun sexe en dehors des personnes

     

     

     

    je n'avais fait que  copuler avec des destinées hypnotisées,

     

     

     

    avec la limite de leurs pensées et de leurs espérances marécageuses ...

     

     

     

     

     

     

     

    J'étais  certes addicté aux  seins coupes parfumées

     

    mais Raï, le tandak, le conteur du du théâtre gambuh

     

     

     

    chantait et me faisait chanter 

     

    " Du sein de la Mère cosmique coulait le lait des étoiles ..."

     

     

     

     

     

    Comment pourrais je désirer une compagne qui l'ignorerait

     

     

     

    et qui ne jetterait pas ses bijoux de vanité dans la rivière ?

     

     

    *

     

     

    *

    F

    Section 53 de la clé 82 du Théâtre des oiseaux de Paradis, tres légèrement corrigée le 18 mars 2013 , l'enregistrement reprend ces accords . L' édition complète du 8 novembre 2012  avec ses  128 sections est publiée sur 

    http://arevareva.wordpress.com/2012/11/08/hello-world/

     

    ___

     

    /2G6/Pose ta tête sur mon épaule ...

    /3D7/Souris au ciel et à la mer !

    /1Eb7/L'oiseau de paradis s'est posé

    /1D7/sur la cime de l'arbre...

    /2G6/Entends son souffle dans nos coeurs !

     

    /1C/Il vole d'île en île

    /1G7/ Il fait son nid dans tes cheveux ...

    /6Eb7/Tu es la beauté faite fille ...

    /1G6/tes vertus à chaque pas rayonnent !

     

    /1Eb7/Par dessus le ciel encombré de nuages

    /1G6/tu as levé mon phare d'amour,

    /1D7/tu as plongé nue dans les vagues,

    /3D7/dans les eaux miroirs du soleil !

    /6Eb7/Tu m'as tendu la main et pour me plaire

    /3G/tu as reçu ma foudre mon éclair !

     

    /1Eb7/Dans ton regard une source a surgi ...

    /2G6/Tu danses même sous la pluie !

    Dans la forêt tu sais faire ton lit ...

    /1C/Ta douceur jamais ne tarit !

     

    /3D7/...J'ai bu à la colline de ton sein

    /1G7/ta paix en dépit des tempêtes

    /1D7/ta danse est mon seul trésor

    /1G7/mon chant ta seule parure !

     

    /1C/...Oh vois : l'oiseau prend l'élan de son vol

    ... Que nos baisers nous purifient

    /3D7/dans les courants de la cascade

    /2G6/où tu trouves tes couleurs !

    *

    G

    Extraits de la clé 75 

    J'ai classé  dans les dossiers de la  clé 75  tous  les enregistrements audio que je n'ai pas classés dans d'autres clés  comme les clés 1, 3, 14, 15, 65, 66 et les bandes sons d'autres clés vidéos . Les deux fichiers audio sont donc des archives, le premier a conservé le thème musical batak  et le deuxième est davantage dans l'esprit d'Eddie Lund, grand maître de la musique tahitienne , dont les partitions et la photo sont publiées dans les dans un des albums de la page "Fondation Abalyon"

     

    archive de cette chanson avec la voix de Christine en 1977 en Inde :

     

    archive de cette chanson avec ma voix en 1993 à Mooréa :

     

     

     

    archive d'une interprétation de cette chanson en 2011 en Afrique :

     

     

    archive d'une interprétation de cette chanson en 2012 en Afrique :

     

     

     

     

     

     


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