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    Les indications de type / 1 ,A-A ,Sol/ sont explicitées dans l'Avant propos publié avant la section 1 .La photo ci dessous est capturée sur une vidéo de 2009 à Kribi, en Afrique Equatoriale. Nimozette Filola Tron joue du tambourin pendant que je chante et danse les chants des 27 couleurs . voir les  vidéos sur http://www.youtube.com/playlist?list=PLA27424CB0B5C42C3

    D.O.Tron : Clé 82, sections 92 à 121 : les chants du Phénix, édition du 15-02-2013

     

    Opus 2 :

     

    D.O.Tron : Clé 82, sections 92 à 121 : les chants du Phénix, édition du 15-02-2013

     

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    92

     

     

     

     

    /2Em/Et le Phénix plonge dans le soleil 

    /5E7/et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /1Bb6/et il chante , 

    tout en sèmant partout la couleur ...

     

    *

     

     

    / 1 ,A-A ,Sol/

     

    ..../2G6/bleue , 

    Bleue comme le ciel sans nuages

    Et il chante :

     

    " Kiou ! D'abord purifie toi dans le ciel et le vent ...

    /2GM7/ Contemple le secret de l'équilibre ,

    /2G13,9m/ l'équilibre des astres ...

    et nourris ta mémoire au sein léger de la Lumière ...

     

    /2Gdim/Invincible mais faible, 

    aie pitié des planètes précipitées dans le Déluge, 

    /5Gm/Et, vagabond du Ciel,

    contemple les ossements de tes vies passées ...

     

    /8Gdim/Nourris toi du bleu du Ciel,

    de ce bleu si tranquille ...

    /11Gdim/Il calme les tempêtes

    à moins qu'il les déchaîne

    /3Gm/car il voit la vie sur toutes les planètes...

     

    /6Gm/Emplis ta poitrine de l'air du large,

    /10Gm/efface les blessures de l'âme,

    /5G11/danse plus loin que ton corps

    Efface toi dans le bleu du bleu de Dieu !"

     

     

    93

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur violet clair 

    Et il chante :

     

     

    /2, E-T,La /

    " - Kiou ! 

    /1Am/Deuxièmement, sois l'eau violette ...

    /4A7M/porte la à ton regard,

    à ton oeil droit pour le purifier

    /1Adim/et te voilà rocher dans la clarté...

     

    /4Adim/Vie tatouée de feux et d'ombres

    /7Adim/et de clarté plus claire encore

    /2A9m/depuis que s'ouvrent tes paupières...

     

    /7Am7/Lourde est la glace où scintille le Soleil ...

    /5Am7/Baisers d'amour se multiplient...

    /1Am7/Que tes blessures soient guéries,

    /1A+/homme de feu, femme de glace

    /5A/femme de glace, homme de glace

    /9A+/homme de glace, femme de feu

    /1Am/femme de feu, homme de feu !"

     

    94

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur la couleur vermilllon 

    Et il chante : 

    /3, F- F+A,fa/

     

    " Kiou !/2DM7/ Danse sur le sommet de la montagne !

    /2D/Que de ta tête surgisse la source du Graal !

    /2D+/Vêtu de peau de tigre rouge,

    /5D/renais broyé, avalé , digéré ...

    /10D/L'air est léger dans ton regard !

     

    /1Dm/Présence Divine, je te respire !

    /9Dm6/Cascades et cloches te nettoient

    /2D+/des peurs, des plaies et des erreurs...

     

    /6D+/Danse sur le sommet de la montagne !

    /10D+/Que ton rêve avale la folie, /4D9m/ l'apparence lourde

    Que ta chair et la pierre /10D9m/soient fécondées par le soleil !

     

    /4D9/Et vous, créatures ,

    interrogez celui qui ne meurt jamais ...

    /4D13/Dansez autour de ce Soleil !

    /1D13/Et même toi, la fleur, danse immobile

    /5Dm/fin de renaître dans le coeur de Dieu même !"

     

     

    95

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur bleue foncée, 

    Et il chante : 

    /4,T-F,do/

     

    " Kiou ! /1C/Entendez le berger à la peau bleue !

    /1C7/Recevez son amour à tous les coins de l'Univers,

    /1C6/aux confins de l'immense et de l'infime !

     

    /4Cdim/Les jambes bleues ,

    /7Cdim/l'oreille droite tatouée de bleu profond...

    /3CM7/Dompte tes pensées !

    /9C13,9m/Eclaircis les esprits !

     

    /2C9/Berger, âme du monde,

    /8C9/rythme l'amour de ton regard !

    /1C7/L'étoile de ton front multiplie ou soustrait

    /10C7/Afin que soit l'abondance et la joie

    /3C6/et déjoué le mauvais sort sur toutes les planètes !"

     

    96

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur violette sombre 

    Et il chante : 

    /5,F-AK,ré/

     

    " Kiou ! /5D/Par l'âme infinie des étoiles du dedans

    /7DM7/l'ombre violette pénètre l'Univers

    et nous délivre de la soif du rêve !

     

    /6Dm7M/Par delà l'espace et le temps,

    entends le chant de la présence,

    /9Dm6/toute âme rencontrée au pays d'avant-naissance !

     

    /5Dm/Que s'effacent les murs !

    /3D7/Invente ton visage !

    /5D7/L'ombre violette pénètre chaque tête,

    /2D+/traverse l'Univers entier ...

    /3Ddim/Et la colonne vivante du temple Infini

    /2D/danse ses myriades d'étoiles !

     

    /5D6/Présent partout, /10D6/je suis présent,

    /2D6/libre du poids du passé, du futur

    /9DM7/sans l'illusion de la distance...

     

    /7DM7/Là chantent tous les règnes de nature,

    /10Dm7/feuilles qui tremblent dans la brise,

    /6Dm7M/sable apporté par la mer,

    /1Dm7M/écho d e l'écume toi-même,

    /3D7/et pieds dansant, faisant sonner le sol !

     

    /1Dm7/Que s'incarne le rêve pur

    /9DM7/dans le dévoilement de l'instase

    /2D/qui dénoue les noeuds de la pierre ...

     

    Souffle, propage moi invisible

    /1Ddim/mais consistant aux yeux de chair

    /2D/quand le regard est clair du désir du Vrai"

     

    97

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur verte claire , 

    Et il chante : 

    /6,E-T,fa#/

     

    " Kiou ! /2F#/Balance de jade !

    Balance de jade !

    /1F#M7/Les yeux dans l'eau ...

    /3F#9m/Ta main gauche tenant la balance de jade ...

    Lourd est le corps de jade !

    /2F#7/Oui, je veux, je veux !

    /2F#dim/Je sens l'équilibre des étoiles ...

    /7F#dim/Je pense l'équilibre du feu, de la pierre, de l'eau, de l'air 

    dans l'Infini Divin !

    /10F#dim/L'aimant qui me porte

    /2F#/dénoue les noeuds de la pierre !"

     

     

     

    98

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur herbe, 

    Et il chante : 

    /7,T-E,fa/

     

    "Kiou ! /1FM7/Vertes prairies de la pitié de Dieu

    /10FM7/pour l'animal réconcilié avec l'homme de paix !

    /7Fdim/Calme profond des vergers prophétiques !

    /3F11/Béni soit ton bonheur

    /4Fm/quand les eaux rencontrent le soleil !

    /1FM7/Que ta joie rayonne ...

    /1F/Cours dans les prés, saute, bondis

    /3Fdim/et danse sans blessure ...

    /1FM7/Et pose toi sur la rive de verdure !

     

    /3F6/Vois tous ces fruits offerts par l'Arc-en-Ciel ...

    /8F6/Ils surgissent des pierres !"

     

     

     

    99

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur violette argentée

    Et il chante : 

    /8,E-F,La/

     

    "Kiou ! /2A/Fleuve violet aux reflets argentés !

    /5A/Ombres légères des nuages épars ...

    /1Am/Que ton bras droit se lève et commande au destin !

    /8Am/Qu'un souffle chaud envahisse le Ciel !

     

    /5A/Que soit chanté l'alphabet créateur !

    /9A/Ondes de feu, à mon regard, dansez !

    /4Adim/Dieu pourvoira seul à la chance

    en dépit d'Injustice à la couronne de péchés ...

    Et plaies soignées par Graal seul !

     

    /4A7M/Symboles de chair et de pierre,

    dévoilez vous à nos regards !

    /7A7/Voir, voir, voir

    Par delà les murs, par delà les voiles...

    Et que la pure prière de l'Union

    s'empare de la Vie !

     

    /1Am7/Qu'il en soit ainsi dans tous les règnes de nature

    /4A7M/et dans les mondes invisibles !

    Anges, habitez notre danse

    nos corps et nos esprits !"

     

     

    100

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur violette claire éthérique

    Et il chante : 

    /9,AK-E,Ré#/

     

    "Kiou ! /6Eb6/Quand tes soleils résonnent à l'Infini,

    /1Eb6/avance ton pied droit en direction de la lune ...

    /1EbM7/Et cascades violettes ruissellent sur tes corps

    Pour les purifier !

     

    /4Ebdim/Claire la rosée, claire l'écoute ...

    /7Emdim/Bondis dans l'astral pur au rythme du 9 !

    /1EbM7/Entends les signaux de communion...

    /6EbM7/Et que par ce compte

    les oiseaux abattus /8EbM7/renaissent peu à peu !

     

    /3Eb/Pluie, suspends toi pour la fête sur l'herbe ...

    /8Eb/Et que le beau vaisseau qui sauve du Déluge

    /2EbM/danse haut dans le Ciel au milieu des nuages

    /1Eb+/et calme les tempêtes !"

     

    101

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur opale claire

    Et il chante : 

    /10,T-T,sol/

     

    "Kiou !

    /3G/Chaque semence, à chaque seconde

    /5Gdim/te libère ou t'enchaîne

    /2Gdim/et sculpte ton visage !

     

    /3G9/Souviens toi

    de la prière du vent sur la plage ...

    /2GM7/Elle éclaire encore ton regard !

    /2G6/Retrouve la mémoire ...

    /5G7/Mesure ton souffle ...

    /8G7/Soulève le cerf-volant de pierre !

    Pas de faux pas...

     

    /2GM7/Soulève l'Univers !

    Soulève ton corps ! 

    /8G7+/Suspends toi aux étoiles blanches,

    /3Gm/à leurs reflets rouges, bleus, verts et violets !"

     

    102

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur opale ombrée

    Et il chante : 

    /11, T-E,sol#/

     

    "Kiou !

    /1Abdim/

    Yo a yia ! Yio a o! Oyo yo!

    L'opale trouvée dans la pierre

    /6Abdim/soulève ta poitrine à chaque souffle !

    /1Abdim/Palais de glace dans ton ventre !

     

    /1Ab7/Un pur amour pour toutes choses ...

    /6AbM7/Extase, amour !

    /7Abm/Amour, présence !

    Désir magique, volonté !

    /3AbM7/Vers toi vont les fées, les anges ...

    Le rossignol se pose sur ton épaule ...

    /1Ab/Le tigre réchauffe de son souffle les pieds du nouveau-né !

     

    /4Ab/Enfant semé ce matin là,

    incarne les vertus Divines !

    /1Abdim/Et que soit bénie l'Union des sexes

    /1Ab/dans les reflets de l'eau !"

     

    103

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur bleue argentée

    Et il chante : 

    /12,F+A-F,si/

     

    "Kiou !

    /2Bm/Explose le feu !

    /1B7/Souffle le vent léger !

    Entends la puissance Divine ...

     

    /1B9m/Miraculés femmes et hommes...

    /4B9m/Courage, tu vivras

    Triompheras de chaque obstacle !

    /9B7/Patience, tous les trésors sont là ...

     

    /1B7/Coule toi dans la fournaise d'argent bleu !"

     

    104

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur olive verte

    Et il chante : 

    /13,A-A,fa/

     

    "Kiou !

    /1FM7/ Panier d'olives fraîches, /3Fdim/forêt vert sombre, 

    De la poitrine à la rate ...

    /6F7/Partout le nectar d'air !

    /3F6/Présence !

     

    /1Fm/Savoir, pouvoir, aimer !

    Savoir quel mont gravir

    et quel mont contourner...

    /1FM7/Equilibre du feu, de l'air, de la pierre et de l'eau

    en l'Infini Divin

    /3F7/jusqu'à Invisible

    Immortel !

     

    /5Fm7M/Chante, chante le nectar ...

    /1F139m/Il coule dans ta gorge...

    /8F11/Tu l'as rêvé ...

    /1F+/Il te nourrit !"

     

    105

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur bleue verte 

    Et il chante : 

    /14,E-E,ré/

     

    "Kiou ! 

    /2D+/Gronde la cascade !

    Un lac bleu-vert te construit ...

    /3Ddim/Evanoui le labyrinthe !

     

    /6Dm/L'amour attire les nymphes

    de l'océan, des rivières, des pluies ...

    /10Dm7M/L'amour transparent des ondines

    /2D/te fortifie de sa douceur

    /5D/jusque dans les rêves !

     

    /10D/Lune, soulève l'océan !

    /9DM7/Fruit, roule sur la berge !

    /2D/Planète autour de ton étoile !"

     

    106

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur rouge sombre ,

    Et il chante : 

    /15,F-E,la/

     

    "Kiou !

    /1Am7/Bourdonne l'abeille rouge dans ton crâne !

    /5Am/Ton foie reçoit son offrande de feu !

     

    /8Am/Par delà toute folie humaine,

    la joie partout bien au-delà des sens,

    /2A7/ des pensées et des rêves !

     

    /4A7M/Offre toi totalement ...

    Telle est la clef du Graal !

    /5A+/Dénoue le sort qui veut t'emprisonner...

    /7A7M/Sans crainte, lève toi !

    /5A11/Danse, invincible ,

    de tout ton être, sans fin !

     

    /4Am6/En tout voyage, en toute aventure,

    /1Am/enivre toi de glace rouge /2A/à l'infini !"

     

    107

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur bleue outremer 

    Et il chante : 

    /16,F-T,do/

     

    "Kiou !

    /1C/Vagues à l'horizon marin brûlent !

    Ouvre ta gorge à ce feu de Justice !

    Jambes de pierre.

     

    /2C13/Peine est désert à qui rêvait du labyrinthe !

    /5C13/Peine est palais à qui rêvait des bois ...

    /8C13/Reçois la grande offrande ...

    /5C9m/Interroge la !

     

    Lève toi, et vois :

    /2C9/ce mendiant est un roi de paix,

    /3CM7/ce roi rapace, un pauvre diable sans Lumière !

     

    /7CM7/Epargne l'innocent, contente toi ...

    /1Cm7M/Tu règneras dans la douceur des journées sans obstacles !"

     

    108

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur grise 

    Et il chante : 

    /17,T-T, si/

     

    "Kiou !

    /2B6/Sombres les nuages gris 

    /6B7M/dans les replis de la pierre,

    /10Bm/et à ta droite leurs ondes parfumées !

    /1B9m/Prosterne-toi devant l'Ame Divine !

    /4B9m/Qu'elle te pénètre de la tête aux pieds !

    /2B/Ne crains rien :

    l'Infini est son nom !

     

    /2Bm7/Secours la créature torturée ...

    /2Bm/Change en ami ton ennemi ...

    /1B9m/Reçois l'Amour !

    Pure beauté, harmonie quotidienne.

     

    /6Bm6/Enfant, le chemin de la joie, c'est celui

    de la justesse des actes...

    /1B7/Même les pierres énormes te protègent !"

     

    109

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur dorée

    Et il chante : 

    /18, Ak+E-F+T,do/

     

    "Kiou !

    /5CM7/Rayons brillants de l'or pur en fusion

    /1Cm/jusque dans l'eau glacée et impassible !

    /3C/Et à ta gauche leurs ondes parfumées...

     

    /1CM7/La tête en feu !

    /5C9/Et tu seras le poids du monde !

    /1C7+/Comment pourra-t-il t'enchaîner ?

    /3C6/Sois libre , aie confiance !

     

    /1C6/Apprends chaque matin à renaître joyeux ...

    /1C/Etudie et construis le vaisseau qui sauve du Déluge ...

    /1C7/Interroge le coeur des Transparents célestes,

    /3C7/et deviens pour toujours leur disciple fiable !

     

    /4Cm7M/Alors dans la tempête où tu fus engendré

    /7Cm6/il y aura toujours cet or et ce Soleil

    /4Cm6/jusque dans le coeur des pierres ,

    /1Cm6/un phare, une semence pour chaque naufragé ...

    /1C/Et tu es le rayon du Sens dans la Matière !"

     

    110

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur pourpre 

    Et il chante : 

    /19,F-F,sol#/

     

    "Kiou !

    /3AbM7/Siffle la puissance pourpre du feu cosmique !

    /1Ab/Elle pénètre chaque créature inerte ou vive !

    /1AbM7/Toi qui penses, maîtrise la force de l'éclair !

    /6AbM7/Vois au delà de tes yeux ...

    /7Abm/Eveille ton regard au passé, au futur,

    /4Ab/au rêve du tigre

    et de la rose,

    /8Ab/au cri du cavalier,

    /4Ab/au silence de l'arbre !

     

    /1Abdim/Habite l'esprit du feu,

    lui porteur de toute force ...

    /1Ab+/Rayonne où tu choisiras d'être !"

     

     

    111

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur flamme

    Et il chante : 

    /20,F-F,do aigu/

     

     

    "Kiou ! 

    /8C/Aigu le feu central,

    le germe illuminé avant de se répandre,

    /3C/et de t'envelopper de sa lumière !

     

    Car toi l'habitant de la Terre

    tu es enveloppé de sa Lumière

     

    /1C/Reçois cette vision.

    Sois présent.

    Extase !

     

    /3C11/Et que ce feu transforme ton visage

    /2C9/jusqu'à la profondeur de tes os

    jusqu'à tes pieds et ton cerveau !

     

    /8C/Ouvre ta vie au feu en fête !

    /5C/Dans l'arbre du zénith 

    /1C/chuchotent les flammes de mémoire !"

     

     

    112

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur brune sombre 

    Et il chante : 

    /21,T-F,fa/

     

    "Kiou !

    /1F/Explose la tête !

    Explose l'Univers !

    /3F/Explose la pierre brune dans l'Univers !

    /5F/Flammes de toutes parts et dans la tête !

     

    /8F6/Toujours un chant viendra pour t'inspirer !

    /3F6/Et se dévoilent toutes lois à chaque instant !

    /5F6/Mémoire de l'Univers !

    /4Fm/Elles t'attendent les présences

    /1F/de tous royaumes, 

    /1Fdim/végétal, minéral, animal et des rêves

    /3Fdim/et des femmes, des hommes 

    /1Fm6/en quête d'immortalité."

     

    113

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur noire 

    Et il chante : 

    /22,Ak+T-Ak/

     

    "Kiou !

    /2B13/Rayons d'ébène pénétrant l'espace,

    /4B13/rayons dans le grand vide ...

    /7B13/Source de ton souffle

    /6B7M/et qui soutient la création de tout destin

    et guérit !

     

    /9B7M/Rayons d'ébène dans chaque jambe dans le noir ...

    /2B6/Nuit absolue dans les replis de la pierre ...

    /1B9m/Noeuds dénoués de la folie passée ...

    /4B9m/Cri nouveau sur le sentier,

    /8B9m/science transmutatrice de Jouvence !

     

    /2Bm/Bond tout à coup hors de ce corps vers d'autres univers

    /1B7/Transe et voyage, et long apprentissage

    /2B/afin que même l'âme éthérique des pierres

    /2B13/obéisse au rayon obscur de la nuit noire !"

     

     

    114

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur la couleur lilas

    Et il chante :

    /23,Ak+A-E,sol/

     

    "

    Kiou !

    /1Am/Rayons lilas, et souffle, et voix si douce

    /2A7/jusqu'aux méandres du ventre sage

    /5A13,9m/et bain dans l'eau glacée du sanctuaire !

     

    /2A13/Union de l'âme à l'Infini Amour

    /5A13/et grand repos, le regard immobile.

     

    /7A11/Temple partout de l'âme du monde !

    /1A7+/Chant, lance toi plus loin que cette chair

    /4Adim/et reçois les signaux des sphères lointaines ...

     

    /7Adim/Prosterne toi devant l'onde suprême ...

    /1Am/Efface toi, porte encore son écho,

    /5Am/multiplie l'étincelle de glace ..."

     

    115

     

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur rose 

    Et il chante : 

    /24,F-Ak,do#/

     

    "Kiou !

    /1C#m/ La tête en feu !

    /4C#m/Sentier de pierres roses...

    Vallée qui va au coeur de la montagne...

    /9C#m/Et l'infini enveloppe la pierre

    /1C#m/et la pénètre au rythme de ses ailes !

     

    /2C#7/Ainsi s'envole un enfant épuisé

    /2C#m6/au delà de la mort et des générations ...

    Elle t'aimante sans répit la perfection !

     

    /1C#m/Entends la voix d'amour si douce qui te guide ...

    /2C#7/Aies confiance, et vois les temps miraculés ...

    /1C#M7/Invisible, reçois le rayon rose dans tes os !"

     

    116

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur jaune

    Et il chante : 

    /25,A-A,sol/

     

    "Kiou !

    /3G/Siffle le vent jaune !

    /2GM7/Siffle le vent léger ...

    /3Gm/Et souviens toi des temps où tu souffris,

    /10G6/où tu perdis ta chance ...

    /2GM7/Souviens toi des temps où tu appris...

    /2G6/Tous ces trésors sont là ,

    /6Gm/trésors de science et messages dans l'air,

    /1Gçm/éveil tenace et calme dans la joie !

     

    /10Gm/Chante et danse pour la fête éternelle !

    /3Gm/Innocence, cascades et rires jusqu'au coeur

    /3Gm6/qui multiplie tes ailes jaunes !"

     

    117

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur ocre

    Et il chante : 

    /26,T-T,do/

     

    "Kiou !

    /3CM7/Offrande de la vie éternelle dans la chair,

    /5CM7/mystère de la mort et sables d'éléphant ...

    /4Cdim/Toute poussière répandue dans les sillons,

    /1Cm/et fil pour réparer la marionnette

    /7Cdim/ou dévider son illusion

    dans l'Infini !

     

    /1C7/Ose être pur, soumets les ombres

    /3CM7/errant en ce passage ...

    Dompte l'esprit et le désir ...

    /3C7/Sculpte le vase

    avec l'argile ocre du désert ...

    /1C7/Commande aux sables !

     

    /5C+/Paisible, plonge dans la pierre

    avec le rayon infini

    /1C/et découvre le lieu des pépites magiques !"

     

     

    118

     

    /2Em/Et LE PHENIX plonge dans le Soleil

    /1Bb/Et le Phénix a surgi dans le Ciel

    /2Em/Et il sème partout la couleur orange sombre

    Et il chante : 

    /27,F-Ak pénétrantT,ré#/

     

    "Kiou !

    /3Eb/ Le coeur de feu des oranges sacrées

    /1Bb/ouvre tes yeux et soutient ta semence ...

    /3Eb/Et l'Infini s'empare de la pierre ...

    /1Bb/C'est le rayon d'Amour

    /4Ab/Purifie toi !

     

    /1Bb/Sobre reçois l'éclair étincelant ,

    /3Eb/gravis l'échelle prophétique,

    /1Bb/sculpte tes jours et ton destin,

    /3Eb/invisible aux archers de Téahitoutaï !

    /1Bb/Soumets l'onde de feu de leurs flèches lancées !

     

    /3Eb/Soumets l'atome au coeur du fruit philosophal !

     

    Kiou ! Kiou !"

     

    119

     

    /1F#M7/Maintenant le phénix éparpille 

    /5F#m/toutes les couleurs du Graal à la fois 

    /3D7/jusqu'aux confins de l'univers

    /2Bm/et les enfants de l'arc en ciel respirent ces couleurs et dansent

    /1Dm/et chacun rayonne de cette fontaine d'amour

     

    120

     

    /1Am/Les singes maintenant /1C/contemplent

    /1Am/le soleil qui se /1C/lève

    et les /3G/fleurs qui éclosent /1C/une à une

     

    /1Dm/Alors revient l'espoir

    /1Am/de la terre toute entière unie

    /1F/l'humanité enfin /1C/réconciliée avec le ciel ...

    /1Am/Accueillons l'ange du /1C/soleil

    /3G/jusqu'aux grands arbres où sont nos /1Am/ nids,

    nous les oiseaux nés de la nuit !

     

    /1Dm/Nous avons reçu tant de forces 

    /1G7/des rayons d'or du Dieu d'A/1C/mour ...

    /2G6/ baignons nos corps dans les /1Am/ruisseaux

    /1G7/Om mer/1C/ci !

     

     

    121

     

     

    /1A/Tel est le théâtre des oiseaux de paradis

    /1D7/l'offrande du Phénix .

     

    Dominique entendit un matin le cri de l'oiseau merveilleux

    au dessus de sa tête 

    /3G/alors qu'il avançait entre les parois verdoyantes 

    /3D7/d'un canyon tres profond 

    /7CM7/sur une île de la planète Terre

     

    /3C6/Et ce cri déposa une graine dans son coeur

    /3Cm/Puis il vit cette graine croître

    /1D7/ multipliant baisers d'amour,

    chants et danses sacrés

     

    /3G/Or sur cette semence dorée 

    /1D7/veillait l'immortel Agastyar

    /7CM7/rayon Divin de patience et d'amour à travers les âges

    /3Cm/et du sein de la Mère Divine, âme du monde

    /1C7/coule le lait des étoiles !

     

    *

     

    D.O.Tron : Clé 82, sections 92 à 121 : les chants du Phénix, édition du 15-02-2013

     

    opus 52 : l'Immortel Agastyar, évoqué dans le poème sous les noms de Dobrial , ou d'Atatia Anoanomarie dans la version tahitienne.


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  • Pour entendre le poète dire ses textes , cliquer sur :

    http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/monchoachi_sosthene.html

    http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/paroles/monchoachi_danse.html

     

    Monchoachi : Sosthène et autres Poèmes

    Sosthène

     

    1.

     

    Nous sommes partis

    Le cœur plein des gribouillages

    D'histoires de la veille

    Que la pluie qui tombait

    S'efforçait d'effacer.

    Chemin de latérite entre nous deux, infranchissable.

    L'odeur des moubins nous ouvrit la clairière

    Enivrante

    Avec en bordure un immense fromager,

    Des pierres amoncelées comme des tombes.

    La pluie battait toujours nos corps

    Et les rafraîchissait

    Quand elle s'accroupit et que son sexe illumina

    L'herbe verte.

    Nous nous sommes rencontrés

    Là où le temps et l'espace

    Se rejoignent, à ciel ouvert.

    Longtemps après que la nuit soit tombée,

    Le ciel restait rouge.

     

     

     

    2.

     

    Chaque matin la maison était assaillie 

    Percée de toutes parts de jets dorés 

    De cette lumière onctueuse des mois du carême 

    Qui pénétrait entre les lames des persiennes

    Avec le chant volubile des oiseaux

    Entre les parois et la tôle

    Sous la porte rognée par la pluie et le sel.

    Tout est maudit

    Pas seulement les figuiers et les poètes

    Puisque toute fin est tragique

    Et que — c'est comme ça — tout a une fin

    Même si nous en cherchons toujours

    Et encore bêtement la raison

    Depuis que nous nous sommes éloignés de l'idée,

    Qui pourtant nous remplissait la paume de la main

    Du même bonheur que nous procure un galet —

    L'idée que nous puissions être gouvernés par le destin.

     

    Eux, les figuiers, sont beaux et pathétiques

    Dans leur élan vers la vie

    Pour la retenir,

    La serrer contre leur poitrine

    Pour la chanter.

    Et l'amour, avec le parfum

    Et la profondeur de la rose

    Que nous voudrions

    Comme le regard de certains animaux encore

    Inépuisable.

     

     

     

    3.

     

    Maintenant que tu respires

    Que le poids de ta chair s'est allégé

    Ton corps qui s'était noué comme le cep —

    Réponds.

    La fille morte de bon matin

    S'est recroquevillée dans son linceul

    Tandis que la chatte s'abandonne

    Aux trois chatons nés avec la dernière lune

    Qui cherchent à tâtons

    Un sein.

     

    Accueille mon exaspération

     

    Arbre indicible accablé de ses rentes 

    Et qui scintille.

     

     

     

    4.

     

    Toute la nuit

    Nous avons marché dans la rocaille

    Roche sur roche, l'un sur l'autre

    À nous repenter.

    Une lune s'était levée tard

    Qui nous avait tourmentés.

    Il y avait là

    Un puits de lune

    Et des arbres qui suaient la lune

    Éclaboussés de clartés

    Vert sombre

    Et ombres chatoyantes.

    Tendu vers — Trop escarpé ?

    Alerté

    Insoutenable car

     

    Vienne quelque chose enfin 

    Qui doit sourdre.

     

     

     

    5.

     

    Ils sont exsangues

    Ils n'ont rien à raconter

    Ils n'entendent pas, à quoi bon parler

    Ils se dessèchent

    Derrière le masque étincelant

    La pourriture,

    Le progrès nous a tous étriqué et la douleur,

    Genoux remontés, dos raboté,

    Une tombe de sel

    Qui malheureusement

    A toujours un bord.

    Rien évidemment ne sortira de cette forge sans être

    Étiré

    Pas plus chien battu à verse

    Ni le vieux mulet qui se laisse si docilement

    Lourdes paupières baissées

    Bâter.

     

    Une femme par là-bas

    S'était levée

    Au beau milieu d'une algarade

    Debout sur un tapis de feuilles roussies

    Les deux poignets retournés — cassés

    Sur les hanches

    Qui lorsqu'elle s'en est allée

    Eût un geste ancestral pour

    Déprire sa culotte d'entre

    De la fente de ses fesses.

     

    Tout ce que le monde raconte 

    Est vrai

    Et suffisant.

    Pourtant tu veux sans cesse

    Encore l'éprouver

    Le fruit, comme un vieux sein

    Flétri déjà

    Il te faut y enfoncer le pouce

    Avant de le tendre.

     

     

     

    6.

     

    À peine rejointes

    La douceur infinie des paupières — 

    Deux feuilles de menthe lorsqu'elles 

    S'abaissent — les épaules frêles 

    Comme ces nuits d'avril ;

    À peine rejointes

    Les mains effilées et les doigts — 

    Caresses d'aiguilles de pins 

    Sous le vent.

     

    Brusquement

    Nous nous sommes retrouvés seuls

    De part et d'autre du désert,

    Les ailes ployées

    Le regard sourd sous les cils.

     

    Femme qui balaye les feuilles mortes

    Chaque matin devant sa porte

    Lèvres sèches, cheveux défaits

    Invisible

    Regard perdu comme une vie perdue

    Sur la route qui tantôt l'a vue passer

    Fleurant la fleur de campêche

    La peau tendue comme baie de jujubier,

     

    Le monde aussi est comme la douleur, 

    Fragmenté.

     

     

     

    7.

     

    Je t'embrassais,

    II y avait de la terre qui remontait

    Par ta bouche

    Sans arrêt tu dégorgeais de la terre.

    Je t'embrassais toujours.

    Et tes seins qui frondaient l'air

    Sous le corsage de taffetas rose

    Ajouré.

     

    Longtemps nous avons espéré ce poudroiement

    Matinal

    Là où nous portions nos yeux,

    Une allumette qui craque

    Et qui s'élève

    Ardente

    Derrière la scène.

     

    Longtemps,

    Depuis que cette lente mélancolie 

    Intarissable s'est installée 

    Flanquée de sonorités de tuba 

    Lorsque les pluies tombaient à verse

    Et s'engouffraient par les gouttières. 

    Parfois une fraîche et joyeuse bourrasque 

    Faisait gicler

    L'eau du prunier sur les tôles.

     

    Alors, chaque mot tu l'as bégayé, 

    Nous avons ensemble ressassé chaque mot — 

    Comment aurions-nous pu en être insoucieux 

    Puisque nous savions que chacun était une promesse

    Et une blessure

    Qu'il nous faudrait à la fois endurer

    Et restituer —

    Puis, l'un sur l'autre,

    Nous les avons cachés sous les roses

    Dans le voisinage de poussières d'or.

     

    Toute la démesure de la nature 

    Dans le figuier maudit.

     

     

     

    8.

     

    Peut-être les mots ne sont-ils

    Que des pelles

    Parfois ardentes

    Qui servent à ensevelir la douleur. Sans doute

    Avons-nous offensé le messager

    Venu pour nous délier ta langue.

     

    Et tandis que

    Là il s'élance vers la lumière

    En l'enlaçant et en l'étreignant,

    Lui, abaisse les cils

    Consentant : d'être sous ce destin,

    En lui, de sombrer.

    Il n'y a guère que les oiseaux

    Qui ont ces gestes qui nous vont droit

    Au cœur

    Lorsqu'ils volent dans le sel gemme

    Et disparaissent silencieux

    Entre la frange obscure

    Et la lumière,

    S'efforçant de leurs ailes d'éventer

    L'insondable conjuration.

    Et aussi bien, nous

    Avec eux, devons nous contenter

    De la suave et ineffable splendeur

    D'un mèsi, délivré

    Et dissipé dans l'instant.

     

     

     

    9.

     

    Mais de l'amour

    Plus que de tout autre chose,

    Nous voulons être assurés

    Autant, si cela se peut, que de l'existence

    Et de la vérité. Ô combien alors

    En pareil cas désapprenons-nous vite

    À être pleinement comblés

    Par une pure présence,

    À nous laisser aller dans l'extase !

    Comme le désir qui saisit soudain

    Remplit le corps de frémissements

    Et bientôt tout entier le prend

    Au travers d'une pièce de figues

    Parmi les troncs vigoureux et lustrés

    Les tiges noueuses et les lourdes grappes des fruits

    Au bout desquelles la grosse fleur conique

    Violacée et pulpeuse doucement abaisse

    Vers le sol un sexe mirifique.

    Or ce pur élan bientôt nous le voyons

    Contrarié.

    Et là où il y avait un regard

    Qui nous enveloppait et nous rafraîchissait

    II y a à présent un œil

    Qui fouille au fond d'un gouffre parmi

    Les nombreux édifices que la mémoire a bâti

    En empilant l'un sur l'autre

    Les images et les mots.

     

     

     

    10.

     

    Le diable a pris le monde

    Et l'illumine ;

    Nous avons atteint au bonheur : juste

    Une équation.

    Monte à présent l'odieux bruit

    Des onomatopées

    (Les gens font comme ça : A - A,

    voix d'infinie compassion conjuguée

    À un corps dont les affinités

    Chimiques sont satisfaites. 

    Un art

    Très phonétique).

    Des escargots envahissent nos maisons 

    Tapissent les murs bavent 

    Sur nos écrans — nos écrans ! — 

    Il faut débonder, répandre le sel 

    Dans les cours qui puent l'urine.

     

    Puisque nous ne savons rien,

    Maintenant que nous nous rapprochons du soleil

    Tu peux venir là à présent

    Vêtue de ta robe rouge

    Chaussée des escarpins festonnés d'or ;

    Si tu tombes dans le vide

    Je garde tes mains

    Entre mes mains.

     

     

     

    Ce poème « Sosthène » de Monchoachi est extrait de son recueil L'Espère-geste, publié à Sens (France) aux éditions Obsidiane (2002), pages 79-90.

     

     

     

     

     

     

     

    *

    La Danse au lieu vide

     

    1.

     

    Ce sera hors ce lieu

    — Flétris, flagellés —

    Ce sera hors ce lieu où nous sommes

    Reclus — Caparaçonnés de savoir

    Vitrifiés —

    Mais par dessus le mur carié

    (Louvri baryè, Ouvre pour nous ! )

    L'office inattendu.

    Laisse ça nous mener un côté.

     

     

     

    2.

     

    Infigurée

    Comme ça est-elle

    La chose

    Ni corps ni esprit

    Une seule bacchanale

    Dans un langage mêlé

    Elle dit

    Tout une seule fois tout à la fois

    Laisse ça nous dire

    Laisse ça parler pour nous.

     

     

     

    3.

     

    Derrière le nom qui nous nomme

    Et que nous renions

    Nous tournons dans les airs

    Derrière te corps que nous portons

    Et rêvons d'échapper

    Pièce côté.

    Flamme qui danse

    Dans ton envers et que

    Les yeux fermés, tu meurs

    Là même d'étreindre.

     

     

     

    4.

     

    Sans mère nous tournons

    Derrière le corps que nous portons

    Ensemble-ensemble confondus

    Nous roulons dans l'abîme

    Laissant l'air

    Lui donnant l'air pour qu'elle

    Paraisse elle même

    La chose même

    Qu'elle parle pour son corps

    Et annonce elle-même

    Qui ou Quoi elle est.

     

     

     

    5.

     

    Couverts de sueur

    Et de poussière de terre

    Reconvertis

    Nous tournons dans les aires

    Bandeau de coton blanc

    Echarpé sur la tête.

    Quelque chose tremble, une certaine

    Clarté, quand le dieu tombe

    D'un coup nous saisit :

    Virer la caye – faire retour 

    Dans la demeure ténébreuse.

     

     

     

    6.

     

    Comment chevauchés

    (Lespri-a pran nou !)

    Nous menons la ronde au lieu vide

    Montant en l'air le corps

    En même

    Tout entier contr'étrécis

    Dévastés, le regard inaltérable

    Chantant

    Aveugles désormais...

     

     

     

    7.

     

    ...Délivré

    Un même chant inépuisé

    Tout en aspergeant le sol

    Et puis la même boisson

    Qui dévale le corps

    — Du feu, di'ectement —

    L'ayant secoué

    Une fois d'abord tout partout

    En la bouche, toussant

    À n'en plus finir, la tête prise

    Enfumée.

     

     

     

    8.

     

    Pas plus, et ce fût

    À chaque passage dans

    La battue de la paupière —

    Ainsi est-elle comme ça

    La tête enrubannée, presqu'

    Évanescente, traçant

    Trois fois trois

    Croix

    Inexplicablement

    Et tout le long du mur

    Des voix bleues

    Des amers

    Puis la paume comme ça

    Tournée comme ça

    En l'air — 

    La mesure, 

    Plus haut.

     

     

     

    9.

     

    Deux pierres sur une grosse 

    Souche creuse

    Des voix sourdes et cassées 

    Des corps barbouillés 

    Maigres et ridés 

    Tout du long — Et 

    Le sang à terre lorsque 

    La lune a éclipsé.

     

    Trois fois trois

    Croix

    Et des voix bleues

    Tout le long du mur

    Des amers.

     

     

     

    10.

     

    À plus, encore un peu :

    Car le monde n'est pas

    Cela qu'on nomme

    Une chose qu'on nomme puis

    L'autre, qu'ainsi on tient

    À distance, empêché.

    Mais quand la langue l'appelle

    Et le crie

    Comme un sein qui s'ouvre

    II nous ravît

    Nous passons à l'autre bord

    Quelque chose là commence à

    Profonder.

     

     

    *

     

    La beauté noire

     

    Et là ils sont dans les nuages

              Errent les enfants

                        comme cheins fous au gré des vents

                                  dans les tourbillons et les turbulences du vent

         Sans rame, sans voile, sans barre, sans mire

              Seuls amers les constellations d'étoiles

                   Seuls paysages

                        des nuages la teinture fugace.

    Lors le criquet divinò poussa sa délirante stridente

         Nuages percés vers le bas

              tombées les eaux du ciel      en-bas

                   et au dessus du trou 

                        nimbés d'un vert guère comme les nuages

                             raides penchés ils virent :

     

                        Un la-chai' délectable, ils virent

                        (Pas une chair, un la-chai, entendez-le, un sacré la-chai', ouaille !)

                        Splendeur insoupçonnée en-bas là

                             Fèves et miel, 

                             Piments et boissons enivrantes

                             Et des oiseaux oranges dans l'air vert

                             Et des oiseaux rouges, et des oiseaux diaprés

                                       Et des poissons misant leurs belles lumières

                                            dans les cavernes de la mer

                                       Et des poissons rares

                                       Avec les belles arêtes qui font les belles parures

                             Et des fleurs, doux-Jésis !

                                                           Des fleurs comme tellement les enfants

                                                 Ne peuvent en voir sans laisser éclater leur joie

                                                                     Sans lasser les cueillir

                                                                     Les tresser et les offrir

                                                           Des néfliers, des baumes camphrés

                                                                               Des amarantes roses

                                                           Des fuchsias-montagne aux pétales laineux

                                                           Des bégonias, des grappes drues d'amanoa

     

    Et ils crièrent et dansèrent de joie

         Et on les envoya demeurer sur terre

         On les chassa avec des bourrades

                   Pour qu'ils ne reviennent pas mélanger les lignages

     

                        Et l'un derrière l'autre à la file ils coulissent vers le sol

    Et là ils foulent, 

                                  Ils pressent la terre en ses teintures

                                  dégraisseurs d'étoffes en leurs teintures

    Et les oppresse là-même

                             Là même tout aussitôt les oppresse la beauté noire.

     

     *

    La fille à la calebasse

    « Puis avons tous bu, puisant dans la coupe

    Avec nos mains ou un coquillage, 

    Suçant des cailloux ou des os,

    Les serrant ensuite à notre cœur pour nous rendre forts.

    Avons gardé la médecine forte et amère

                                       dans nos bouches

    Avons pris un morceau d'argile »

     

    Lui, parle de la sorte : « Écoute mes paroles. 

    Ne mange pas seul à tes repas, mais fais venir des gens

    Et partage ce que tu as » 

    (Conmèce grand-moun longtemps).

    Alors quand vient un homme pieds nus

    Quand vient surgir un homme qui marche, 

    Quand vient paraître un homme

    couvert rhades piècetés

    Sur la tête chapeau paille en filangue, 

                                       chapeau noir de fumée et de crasse,

    noir de la patine

                                       noir des concrétions 

     

    Alors ils baissent leur corps jusque terre

                                       alors ils flétrissent leur corps

    S'inclinent et se rabaissent 

                                       alors devant lui ils mangent la terre

    donnent un beau à ses pieds nus

    Puis mettant leur corps debout, 

    passent à son cou colliers

    guirlandes de fleurs

    colliers d'hélianthes et de magnolias, 

                                       colliers plusieurs rangées

    colliers nattés

                                       colliers en plumes tressées

    Le couvrent ainsi de fleurs

                             le couronnent de fleurs

     

    Et les femmes arrachent leurs parures pour l'en vêtir

    Garnissent ses doigts de bagues 

    Ornent ses oreilles 

    Lissent ses cheveux et les embaument

     

    Et elles crient, elles s'écrient, elles s'exclament, elles s'étonnent

    Elles s'émerveillent, elles restent bèbè

     

    Et, parmi, y' en a un qui dit en chantant : « Sois le bienvenu, frère. 

    Viens manger un peu, puisque tu es passé devant notre maison

    et que tu as faim, 

    Assurément tu dois manger.

    Restez ici, assise vot' corps

                                            pose vot' sang »

    Et on lui donne à manger, 

    on lui porte à manger toutes qualtés :

    Paniers gâteaux galettes manioc galettes maïs

                                            bol sang caillé bouc

    Toutes sortes viandes : dindes et zoeufs dindes poules cabrites

    Toutes sortes fruits : sapotilles jaunes prines, griyaves

    figues-pommes jujubes caroubes

    Et à boire bons rafraichis sirop l'orgeat

    Sirop l'anis laloë.

     

    Et il mange puis il se lave les doigts.

    Et disant qu'il a bien mangé, il dit comme ça : 

    « J'ai bien mangé, frère. Je désire me préparer à partir. »

    Et on lui répond : « Va sans crainte, frère. Tu es venu chez nous

                        j'ai honte de la nourriture que je t'ai donnée. »

     

    Et un à un, tous viennent le saluer tour à tour

    les vieillards les premiers, 

    viennent au devant de lui, 

    viennent le voir 

    les vieillards douvant-douvant

    Tous devant lui placent leurs corps rangés

    Devant lui frottent leurs lèvres de farine 

                        Et ils soufflent trois fois vers l'Est.

    Et ils lui demandent de discourir

    Faire un causement tout simplement,

    un laudience

    « Tout simplement voyez et envoyez »

    Et il dit, il déclare, il indique, il raconte,

    il dépose en leur cœur 

    Un petit maintenant      un petit message

    Une petite offrande      une petite fumée

    « Quoi que ce soit, de quelque façon que ce soit,

    nous en serons émerveillés »

     

    « …ET ELLE TOMBA BLIP À TERRE SUR LE DOS, SON CORPS GONFLA LA-MÊME

    ET DE SES SEINS SORTIRENT DES COURS D'EAU QUI FORMÈRENT UN LAC ».

     

    Et après ça, ils vont pour dire, ils parlent pour lui dire,

    ils disent

    ils veulent l'entendre

    tout simplement,

    seulement écouter le bruit de sa voix

    tout simplement,

    une petite fleur de montagne      un petit oiseau bleu

    une petite rosée

    « Quoi que ce soit, de quelque façon que ce soit,

    nous en serons émerveillés »

     

    « …ET IL OTA LES HUIT CORDES DE JONC QUI COUVRAIENT SA POITRINE

    ET IL PRIT LA FORME D'UN POISSON POUR S'INTRODUIRE DANS LA CALEBASSE

    QUE LA JEUNE FILLE REMPLISSAIT D'EAU À LA RIVIÈRE »,

     

    Il dit, il raconte, il dépose en leur cœur.

     

    Ainsi l'offrande dispose la parole,

    Et la parole est offrande portée dans le ventre fertile

    comme telle la vie naissante

    Portée devant ce qui est devant

                        et jetée bouler à côté      craps

     

                        comme un coute zos monté

     

    Et l'on donne à manger aux mendiants

    Comme on donne à manger aux dieux.

     

     *

    Ces deux poèmes de Monchoachi, « La beauté noire » et « La fille à la calebasse » sont extraits du recueil Lémistè, publié à Bussy-le-Repos (France) chez Obsidiane en 2012. « La beauté noire » est tirée de la partie « Les Voluptés » (pages 129 à 132) et « La fille à la calebasse » de la partie « Les pieds poudrés » (pages 129 à 132). 

    © 2013 Monchoachi


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  • Le poème de Davertige « La beauté et l'amour comme inquiétude » a été publié pour la première fois en 1962 dans la première édition d'Idem . « La Légende de Villard Denis », a été publié pour la première fois en 1964 dans la deuxième édition d'Idem. Villard Denis était le nom de peintre de Davertige à Haïti.

     

     

    Davertige : Anacaona et autres poèmes

     

    Anacaona

     

    Magicienne de la confiance au fond des bois

    Tu n'es plus fétiche aujourd'hui car ce dialecte

    Lèche tes pampres de lait pur Tes yeux me broient

    L'image déferlée hors sur les mares infectes

     

    L'innocence avant le déluge ton corps vit

    Sur la merveille assez de ma vierge fragile

    L'immense Ô tendresse aux fumants doigts il est dit

    Pour cette source claire un hymne dans leur ville

     

    Je t'évoque rosée algues à travers la tour

    Un seul soleil qui fuit où fouine la matière

    Diamant miraculeux ton feu a fait le jour

     

    De l'herbe et le serpent d'été mur de lumières

    Quand la fumée aura construit son arche bleue

    J'inscrirai sur ma porte Agi-Aya Bombé

     

    *

    La beauté et l'amour comme inquiétude

    _

    Nous ignorons peut-être l'évolution des arbres et des forêts

    Nous qui sommes poètes et fils de la nature

    Car à l'heure où j'écris sur cette table chargée de fossiles

    Un peuple de bonheur meurt par dessus le voile de l'aurore

    Des fruits profonds s'adoucissent sur des branches

    La mer franchit cette frontière de l'extase et de la passion

    La Beauté et l'amour sont donc à reconstruire

    Sur les astres et sur les joues la tour secrète unie à nos angoisses

    Pardonne à mes rêveries et à mes errances

    Une putain a le sexe pur de la tornade

    Une aurore vagabonde change le jour et prend le centre

    Des tourments qui viennent sur le dernier bateau

    Mon dernier port galopant aux pieds de la prairie

    Petit cheval du soir aux yeux de romarin

    J'ai tourné sur ma tête l'herbe sans prix pour ma mémoire

    Je m'en souviens et les vagues se remémorent

    Où sont les joies et les plaisirs du Début de l'Amour

    Je la connais la femme qui fait vibrer le paysage

    La sève s'amplifie et recolore nos souvenirs anciens

    L'amour nous prend et nous explique le chemin de l'Éden

    Que l'enfant qui s'en va baise mes joues fanées

    La roue de mer tourne les folles vagues et doit tourner

    Hier la forêt près de nous était un livre

    Et des oiseaux chantent sur nos épaules

    L'hirondelle vers les Pôles tournait ses yeux opaques

    Ce seul soleil de charbon contournant les larmes du ciel

    Collier de voix autour du désert de nos corps

    Celle qui venait avec cette aurore que j'aime

    Qu'au centre de leur jardin se repose ma lampe

    Elle s'éteint comme un tombeau sans souvenir

    Cette mer fraîche c'est son profil scintillant dans le demi-soir

    Un miroir aveugle aveuglant dans cette nuit sans chiffre

    Ce fruit voyant dans le verger mûr de ma chambre

    Ses doigts d'huile sensible réglant la geste d'incertitude

    L'Équateur ce bâton de grains de réglisse dans l'émail du cancer

    La structure broussailleuse limitant la vue du Poète

    Au bas des ciels de zinc meurent mes yeux céruléens

    Toute la NATURE est absente dans mes rêves

     

    Et tournent et tournent les mers et les déserts

    Les ciels gris de cristal les quais aux brides de l'Enfer de Rimbaud

    Et non dans les mers de Cravan Arthur Arthur Artaud

    Horizon lâché à midi du signe des yeux mortuaires du monde

    Comme gueules battues aux battants pour l'embarcation

    Le verre frotte ses doigts sur la pâleur de nos miroirs

    Viennent des saisons au front de l'orage qui gronde

    Horizon renversé d'obus derrière la course du mal-aimé

    Apollinaire

    L'azur dans la courbe des sens reprend sa douceur d'autrefois

    Et au cœur du matin nous sommes à la rencontre de l'espérance

    Mon île liée au péril de ma vie

    Le piroguier Césaire dans les pirogues des Antilles

    Marche marche dans les tuyaux de nos oiseaux aventureux

    Et ce nuage d'homme d'une mémoire de course

    Est le cœur plein de vie des astres de Tzara

    L'amour entre et sort et fait de nous un lac sanguinolent

    Dans la plainte des larmes qui charrient nos enfances

    Ô larmes de la mort dans l'ivrognerie de Dylan Thomas

    Corbeaux mon panthéon aux vitres de l'azur

    Clouées au front du ciel entre les mains ouvertes d'Edgar Poe

    Dans cet espace indivisible aucun ange n'a répondu

    La chute de l'enfance a refermé le Temple

    Et Rilke a ouvert la lumière sur le paysage inconnu

    La rose parée de sève plus belle que le jour

    Le couple de pluie Éluard et Nush se tenant d'innocence

    S'en allait à travers le jour et se couchait partout

    Et toi assise sur le seuil de ta grâce subtile

    L'étoile que tu portes au front se souviendra de ma passion

    Je me regarde dans le miroir ton enfance devient ma jeunesse

    Et le vertige remplit le ciel du poids de ce poison Un pont sur ta main

    Claire et tes doux yeux

    Une ville reconstruite dans le parfum du demi-soir

    Un oiseau chante au coin de mon miroir

    Ô ciel fou de Goll au moulin de la jalousie

    La PROSTITUTION a des cheveux malades comme des bêtes féroces

    Dites Lautréamont derrière un vieil Océan

    Ce sont les chants du monde et les nuits à la recherche du fantôme

    Puisque poète ma voix a dénoué le ruisseau

    Sous les arcades de l'amour des poissons au-dessus des eaux

    Entourées de bois de chandelle et de quinine

    La CONVULSION de L'Immaculée Conception au front de l'ombre de Breton

    Ô Desnos sur le pont de la vie où passent les Nazis

    Je découvre la lame sans queue mordant nos cœurs

    Un seul amour ininterrompu persécuté dans cette nuit

    De cyclamen quand la France dans son cycle par toi abat l'infini

    Et c'est aussi sur une même route avec Elsa

    Ô mes chants érigés en stèles de sable remarquable

    Comme des ciels de tuf aux horizons tabous où dialoguent les Parias

    Par-dessus St-Aude et le soleil au coin de la rue St-Honoré

    Riez e ne riez pas de ceux qui veulent tuer leur Roi

    Qui fut en pays étrange étranger de son labyrinthe de propriété

    Car à chacun appartiennent les monstres qui rejettent les lois

    Autour de toi Michaux l'abîme exorcise nos plaintes

    Je les connais aussi ceux qui s'élèvent avec leur libation

    La mer montée vers nous dans le Temple-de-Mer de Perse

    L'océan dans son architecture plus grande que l'avenir

     

    Merdre aux voyous décervelés

    Merdre Merdre au Père-Ubu

    Un poète fait son portrait en crabe

    Là où Jésus déménage pour laisser ses cornets à dés

    Ah qu'ils s'effritent ces paumes de chaux

    J'ai péché sur la lampe les pierres et les hommes

    Hommes de l'inquiétude je ne vous ai jamais connus

    Tant que la pente sera mouvante je prendrai toujours mon bateau

    Si c'est une fenêtre lyrique que l'on me donne des fleurs

    J'ai des bras comme les autres pour travailler des lèvres pour baiser

    Je me connais Davertige de tous les vertiges des siècles

    Je les connais ces ciels de romarin où les enfants mal-nés gémirent

    Où la patrie et ses nuits sauvages d'amour dialoguent

    Passants dans la merveille des saisons arrêtez-vous devant ma lampe

    Nos mains ont besoin d'écume et de sève

    Ève ne portera plus le tort des désirs déchaînés par ses sens

    Ni les voyous la puanteur qui accable le monde

    Par-delà le vertige mon être pris de toute connivence

    Avec les astres et les hommes

     

    Au bras des ciels de zinc se raniment mes yeux céruléens

    Toute la NATURE est présente dans mes rêves.

     

     

     

     

     

    *

    L'île déchaînée

     

    Je ne suis qu'un adolescent qui cherche à se comprendre pour connaître le monde Ô vous les réverbères éteints sur les paupières du jour Ô grand midi parmi les fous illimité comme de vieux zombis en bobêche de souffrance Toutes les voix bivouaquent dans les plaines et dans la plainte des plantations Nombrils aux vents les yeux pleurants Omoplates et crânes huileux sur des bouteilles de fétiches L'aile d'ébène du soleil réchauffe la campagne et l'aveugle porte le poids de l'obscurité contre ses paupières Parias mon frère je vous suis montrez-moi la route des sources

     

    Je ne suis qu'un adolescent qui cherche à se comprendre Soûlard mon Christ aux yeux d'absinthe la nuit est ivre de convulsion Par la taille le spasme l'agrippe Ô vie le bas-ventre chauffé sous le Poteau-mitan Je vais chercher une croyance Et ces jeunes nègres le cœur en sang se souviennent-ils des libations J'ai donc conscience des réverbères éteints des négresses perdues de cette flamme vive au fond des cales de l'émigration avec le diamant sur le sexe christes-marines dans la salive des mers glauques Montrez-moi la route des sources Je ne suis qu'un adolescent

     

    Soûlard mon Christ les cheveux de sisal vert sale Illimité comme les zombis de la nuit à naître Et qui naîtra à l'arc roux de notre île Ô grands cierges allumés pourquoi notre équilibre se trouve hors de son centre Ô souvenirs Les carrefours se dévident sur l'infini le Guédé de soleil fait des pirouettes Les foules la tête au Levant lancées à l'assaut des yeux du soleil pour ce topaze de la lumière Le sable ivre recrée la chair et la pierre de la fronde ressuscite les fruits Ô saisons mortes de notre île nous vivons dans la mort comme hier vous vécûtes près des tambours à taille de vache

     

    Entre les lianes du vent

    Nous nous révélons des passants

    Et nous passons sous les orages

    Nos corps liés autour des âges

     

    Cassés et ressoudés par la transe des nuits nos corps inscrits dans leur mouvement de pierre ont des gestes de moundongs d'yeux de mille lucioles Le silex initie la puissance de la sève Montrez-moi la route des sources

     

    Je ne suis qu'un adolescent soûlard les réverbères éteints Nous entrons dans la vie et lions notre adolescence au secret de l,amour éclatant de corail sur les étoiles et les soleil Midi de tuf s'illimitant lui-même sur les incantations de l'homme Que les momies adossées à la voix des ombres les cercueils pris de pleurs s'élèvent sur les déserts les paysages et les maisons craquant de trop de sortilèges à l'ombre des visages amers et amarrés autour de soi Miroir d'ombre agissante et pourquoi s'élever dans les grottes des grillons Et la rivière descend la pluie cassée par le vent violet Nos doigts s'élèvent aux sons des nuits

     

    Nuit de baume et de basilic

    Sous le ciel le destin tragique

    Attendue trop longtemps la nuit

    En tes cheveux la mort nous suit

     

    Je ne suis qu'un adolescent qui cherche les réverbères éteints car ma jeunesse est passée ainsi que la St-Jean La mer baisait la paume des boumbas et les champs amarrés autour du midi Les plantes délient l'été sur les sables Nos fronts mâchent les serpentins de rides Et les menottes du soleil défont la transe de la nuit Grand jour de maïs d'or et de poissons les fétiches se gargarisent sur nos poitrines Le siam pendu au fond du lac et sur l'étang On se réveille d'idolâtrie du grand lit de putain les yeux hypnotisés Aux flammes délirent les sables Je n'ai qu'à ouvrir les cheveux

     

    Les chevaux refont le silence

    Et je détruis tout le passé

    À mes narines de fumée

    Le jour par Toi reprend conscience

     

    Les soûlards se défilent dans leur mouvement hors de nous-mêmes sur le pavé de leur délire et les grands genoux lézardés des déserts Sur nos talons anesthésiés sur nos visages fulgurants l'empreinte des scorpions renoue le fil arraché à l'hameçon et autour des vieux mâts qui supportent nos pleurs Dans la baie graisseuse des cuisses et dans le wharf étroit du sexe du printemps le ciel se mit à la dimension des sens en lit d'alcool Les lèvres se rencontrèrent sangsues mortes comme la mare éteinte hors de la nudité de la lune La foule plantée dans la persistance de l'orage ce mapou millénaire les racines de sortilège les cheveux verts de latanier dans le puits de la terre et de la chair où la Femme-Cacique disait Agi-Aya-Bombé Oh si vient le printemps les papillons seront mes frères et le suicide aux voleurs de la nuit comme Anacaona allongée et empaillée de souffrances centenaires Je ne connais rien de la vie je ne fais que parler de moi comme un vent galopant dans un toit

     

    La nuit pleure autour de nos voix

    Qu'elles montent au-dessus des eaux

    Ces sirènes aux yeux de fantômes

    Qu'elles s'allongent sur nos croix

     

    Je ne sais rien hors de moi-même ce ne sont que mensonges Tout va tourner La plaine immense prend le grillon et jusqu'au bout du jour la lune folle d'abeilles a laissé couler sa chanson Ô mon ombre millénaire dans la plaine pâlissent les doigts des tambours Toutes les tombes s'ouvrent toutes les cordes s'usent par la puissance inverse de la nuit Nos yeux qui l'an passé moururent allument la chanson le front béni entre le bruissement des étoiles filantes Le grand fantôme déchaîné comme l'eau de l'écluse la sueur brûlante de la cascade des colonnes vertébrales comme la mémoire huileuse La nuit les seins ouverts croisée et décroisée sur la trace boueuse et chaude de l'homme et de la femme Le lard des lèvres se suicide sur le cramoisi de jouvence Le sang aux joues des fruits la sève aux bras des mers

     

    Mes papillons pourquoi mes pas vous recherchent toujours La source je dois la suivre jusqu'à trouver les citronnelles et les papillons C'est la route promise...

     

    Ô forêts sur vos tabacs vos ailes de libellules Que n'ai-je longtemps erré dans les déserts sur les pavois des rêves là où jamais le rêve ne s'éteint aux revers des lèvres sales les embouchures se raniment et le croupissement des jours éclate Qu'elle s'élève la sirène aux cheveux de jasmin de nuit au collier d'étoiles Mon grand tombeau de chaux comme un ciel arc-bouté à mon enfance Ah qu'il éclate avec le grand démon le grand poignard aux rires des rivières les mots tranchants comme des feuilles sauvages Mes mains mes pieds mon sang mes bras mes cheveux mes yeux ô Parias combien est grande la connivence Ô moi qui ne suis qu'un adolescent

     

    La nuit éclate sur ma tête

    La femme ouvre sa douce chair

    Le grillon reprend sa chaleur

    Je vais dormir avec mes rêves

    *

    La légende de Villard Denis

    _

     

    La légende de Villard Denis

    Est une légende simple et amère

    Sous le tournoiement des couteaux de l'ardoise

    Et de la corde en coryphée dans les branches

     

    Elle voit au loin la cendre du cœur tourner

    Entre des crocs et des salives

    Pour dire la geste du cœur-aux-chiens

    La légende était à leurs pieds

    Avec mes vitres brisées dévorantes

    Ma chemise trop fine voulant encercler l'incendie

     

    Voici la légende du cœur-aux-chiens

    Avec la célérité des flammes de la main

    Qui disent non pour son sang vif

    Ses cloches sonnent avec un bruit de bois sec

    Au-dessus des arbres brisés en paraboles

    Pour l'entraîner dans les dangers des fantômes tourbillonnants

    Près du parapet des noms en serpents

     

    La légende de Villard Denis à vos oreilles

    Court à pas d'enfant dans les feuilles

    Elle était docile aux pieds de la Sainte aux yeux d'argent

    Le brasier recouvrant sa face

    Elle était broyée par les bruyères de vos entrailles

    Et veut parler au braiment du soleil

    Le langage de l'homme pathétique

    Et que viennent les poètes d'antan

    Et s'en aillent ceux d'aujourd'hui

    Dans le cycle de ses lamentos

    Derrière le voile du crâne où se tissent les funérailles fissurées

     

    Pour contenir son dos dans la gloire de sa Parole revenue

    Un voyage qu'elle entreprend à sa façon

    Pour pénétrer dans l'or ouvert

    Des bras de la Vierge aux cheveux blonds

     

    C'est le cœur de Villard Denis

    Émerveillé dans un monde en pâtures

    Sous les nuages violets des chiens

    Où gisent le glas de la tombe et l'émerveillement de ses nuits

    Crépitant dessous les sanglots dans le crachoir imberbe de sa face

     

    Un cœur aux pourceaux dans la patrie brûlée des passants

    Et qui craque sur les fémurs de la fleur-aux-dents

    Dévidant la bouteille de ses mots sans âge

    Mourant dans la chaîne infinie des flots

    Sous les flûtes de farine du cœur

    Ô suaire de ma naissance

    Sur la table aux tiroirs ouverts

    Où le verre creuse le puits pour dévider enfin le miracle de l'arme des colonels

    Des roses fanées sur la surface de la légende

    S'appuyant la tête à nos genoux

     

    Ce n'est pas adieu que je dis aux étoiles de vos talons

     

    Qu'en Enfer les dieux vous bénissent

    Et sous la girouette du sang

    Chante la légende de Villard

    Qui est une légende immortelle.

     

     

     

    ___

    Omabarigore

     

    Omabarigore la ville que j'ai créée pour toi

    En prenant la mer dans mes bras

    Et les paysages autour de ma tête

    Toutes les plantes sont ivres et portent leur printemps

    Sur leur tige que les vents bâillonnent

    Au milieu des forêts qui résonnent de nos sens

    Des arbres sont debout qui connaissent nos secrets

    Toutes les portes s'ouvrent par la puissance de tes rêves

    Chaque musicien a tes sens comme instrument

    Et la nuit en collier autour de la danse

    Car nous amarrons les orages

    Aux bras des ordures de cuisine

    La douleur tombe comme les murs de Jéricho

    Les portes s'ouvrent par ta seule puissance d'amour

    Omabarigore où sonnent

    Toutes les cloches de l'amour et de la vie

    La carte s'éclaire comme ce visage que j'aime

    Deux miroirs recueillant les larmes du passé

    Et le peuple de l'aube assiégeant nos regards


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    Patrick QUILLIER : L’ÉCOUTE SENSIBLE DANS LA POÉSIE MOZAMBICAINE CONTEMPORAINE

     Patrick Quillier a publié des livres de poésie aux éditions de la Différence. Il est également universitaire, traducteur et compositeur de musique . Ci dessous la partition de ses CONSENTEMENTS :

    Patrick QUILLIER : Consentements, partition musicale et liins

    Patrick QUILLIER : CONSENTEMENTS, partition musicale

    Patrick QUILLIER : CONSENTEMENTS, partition musicale

    Patrick QUILLIER : CONSENTEMENTS, partition musicale

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  • extrait du Ma'navi , ouverture " La complainte de la flûte" 

     

    Mevlānā Jelālu'd-dīn er-Rūmī : Ecoute la flûte

    *

     

    Écoute la flûte de roseau, écoute sa plainte

    Des séparations elle dit la complainte

    Depuis que de la roselière on m'a coupée

    En écoutant mes cris, hommes et femmes ont pleuré

    Pour dire la douleur du désir sans fin

    Il me faut des poitrines lacérer le chagrin

    Ceux qui restent éloignés de leur origine

    Attendent ardemment d'être enfin réunis

    Moi j'ai chanté ma plainte auprès de tous

    Unis aux gens heureux, aux malheureux, à tous

    Chacun à son idée a cru être mon ami

    Mais personne n'a cherché le secret de mon âme

    Mon secret pourtant n'est pas loin de ma plainte

    Mais l'oeil ne voit pas et l'oreille est éteinte

    Le corps n'est pas caché à l'âme ni l'âme au corps

    Ce sont les yeux de l'âme seule qui pourraient le voir

    Le chant de cette flûte, c'est du feu, non du vent

    Quiconque n'a pas ce feu, qu'il devienne néant

    C'est le feu de l'amour qui en elle est tombé

    Et si le vin bouillonne, c'est d'amour qu'il le fait

    La flûte est la compagne des esseulés d'amour

    Et nos voiles par ces notes ont connu la déchirure "

     

     

     


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